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G4S : « Cela fait deux ans que je tourne en rond »


Pour ce procès, d'importantes mesures de sécurité ont été mises en place à la Cité judiciaire de Luxembourg. (photo François Aussems)

À la barre, mercredi, le prévenu Anouar B. n’a pas su expliquer pourquoi son ADN avait été retrouvé sur une batterie après le braquage du transporteur de fonds G4S, le 3 avril 2013.

Depuis leur arrestation en 2014, les prévenus Anouar B. (35ans), Dogan S. (44 ans), Cihan G. (31 ans) et Simon S. (26 ans) contestent leur implication dans le braquage de G4S à Luxembourg-Gasperich le 3avril2013. Mercredi, au quatorzième jour du procès, c’était au tour des deux premiers cités de s’expliquer sur la présence de leur ADN sur les lieux du crime.

C’est en raison de tout un faisceau d’indices que les quatre prévenus comparaissent devant la chambre criminelle pour le braquage de G4S. Parmi ces indices figurent notamment leur traces ADN. Celles d’Anouar B. avaient ainsi été recueillies sur une batterie de 12  volts sur le site de G4S à Gasperich.« Quelle est votre explication pour votre ADN retrouvé sur la batterie? » Voilà comment la présidente, Sylvie Conter, a lancé le prévenu, mercredi après-midi. Une heure et demie plus tard, cette question clé restait toutefois sans véritable explication.

À la barre, Anouar B. a insisté sur le fait qu’il n’avait pas touché la batterie et abordé entre autres le problème d’hyperhidrose (transpiration excessive) qui l’affectait à l’époque. « J’ai tellement réfléchi pour trouver une explication parce que les traces ADN sont le seul élément pour lequel je suis en prison », a poursuivi le prévenu.

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À plusieurs reprises, la présidente a dû lui rappeler qu’il n’avait toujours pas donné d’explication. C’est alors qu’il a évoqué la possibilité d’un transfert secondaire de son ADN. « Si vous avez serré la main à un des auteurs, on aimerait bien savoir qui c’est », a répliqué la présidente. « Madame la présidente, honnêtement je ne sais pas. Cela fait deux ans que je tourne en rond », a-t-il répondu.

Interrogé sur son emploi du temps des 2 et 3  avril  2013, Anouar B. a indiqué que grâce à ses relevés de compte bancaire, il sait qu’à 15  h, il a payé son abonnement d’un an pour la salle de sport. Le braquage avait eu lieu le 3 avril 2013  à 3h40 du matin.

« J’avais de l’argent, un travail, une famille. Depuis que je suis ici en prison, j’ai vu mon fils dix fois. C’est catastrophique. Tous mes espoirs sont ici. Je veux vous dire que je n’ai rien à voir avec le braquage », a conclu Anouar B.

À l’instar d’Anouar B., le deuxième prévenu, Dogan S., entendu mercredi, conteste avoir participé au braquage de G4S : « Je n’étais pas au Luxembourg, ni le 2  avril ni le 3  avril, ni pour acheter des cigarettes ou de l’essence .» Mais lui non plus n’a pas d’explication sur la présence de son ADN sur les lieux du crime. Pour rappel, ces traces avaient été retrouvées sur un bidon d’essence à Garnich.

«Je ne suis pas un scientifique»

« Je ne comprends toujours pas pourquoi mon ADN s’est retrouvé là. Je ne suis pas un scientifique .» Dogan S. conteste connaître les prévenus Cihan G. et Anouar B.

Les traces ADN de Dogan  S. avaient également été détectées sur le sac d’un kit de nettoyage pour arme saisi au domicile de Simon S. lors d’une perquisition. Au cours d’un premier interrogatoire, Dogan  S. avait indiqué avoir caché le kit sous un arbre. Un jour, il aurait voulu s’en débarrasser et Simon S. lui aurait demandé de le lui remettre.

Or, mercredi, il a qualifié cette explication de «farfelue » en précisant  : « Le juge d’instruction m’a harcelé de questions. À un moment donné, j’étais saturé .» Les explications de Dogan S. s’en sont toutefois arrêtées là. Car tout ce qu’il a su dire hier, c’est qu’il n’avait jamais passé le sac à Simon S.

Enfin, la chambre criminelle n’a pas manqué d’interroger Dogan S. sur son emploi du temps. Le 3  avril  2013, il avait pris congé. « C’est possible que j’ai dû passer un examen psychologique pour récupérer mon permis de conduire », a indiqué le prévenu, mercredi. Il s’agit d’un tout nouvel élément qu’il n’a jamais évoqué pendant l’instruction.

Quant à l’alibi constitué par un match de Champions League le soir du 2  avril  2013, il ne l’a pas abordé de lui-même. C’est seulement sur demande du parquet qu’il a précisé qu’il avait l’habitude de regarder tous les matches de football.

Le procès s’est poursuivi ce jeudi après-midi avec l’audition des prévenus Cihan G. et Simon S.

Fabienne Armborst

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