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Abdelhakim Dekhar, « le tireur de Paris », devant les assises


Le procès d'Abdelhakim Dekhar se poursuivra jusqu'au 24 novembre prochain (photo: dr)

Le procès d’Abdelhakim Dekhar, jugé aux assises pour tentatives d’assassinat en 2013 à Paris et sa région, s’est ouvert vendredi avec l’examen de sa personnalité.

Abdelhakim Dekhar, aujourd’hui âgé de 52 ans, est détenu depuis près de quatre ans. L’homme aux cheveux grisonnants est apparu calme dans le box des accusés, répondant d’une voix posée aux premières questions du président de la cour d’assises de Paris.

Jugé à Paris pour récidives de tentative d’assassinat et pour enlèvement et séquestration, il encourt la perpétuité.

Un an et demi après les attaques du jihadiste Mohamed Merah à Toulouse et Montauban, Abdelhakim Dekhar, avait créé en novembre 2013 un climat d’angoisse dans la capitale. La traque du « tireur de Paris » comme les médias l’avaient appelé avant son identification, avait duré cinq jours.

Avec cette affaire, les services de police et de justice ont redécouvert une vieille connaissance des années 90.

Abdelhakim Dekhar avait été condamné en 1998 dans un dossier criminel majeur de l’époque lié aux milieux de l’ultragauche.

Il était soupçonné d’être « le troisième homme » de l’équipée de deux membres de cette mouvance, Florence Rey et Audry Maupin: une fusillade au cours de laquelle trois policiers, un chauffeur de taxi et Maupin avaient été tués en 1994. Il avait fourni un fusil à pompe au couple.

Il avait été condamné à 4 ans de prison pour « association de malfaiteurs ». Sa peine correspondant au temps passé en détention provisoire, il avait été libéré juste après le procès, en octobre 1998.

Quelles motivations ?

Abdelhakim Dekhar a ressurgi quinze ans plus tard. Son périple débute le 15 novembre 2013 vers 7 heures . Armé d’un fusil à pompe, il pénètre dans le hall de la chaîne BFMTV, pointe son arme vers le rédacteur en chef de la chaîne, puis prend la fuite en laissant deux cartouches à terre.

Trois jours plus tard, vers 10 heures du matin, il fait irruption dans le hall du journal Libération. Cette fois, il ouvre le feu à deux reprises, blesse grièvement au thorax un assistant photographe, avant de s’échapper à pied.

Peu après 11 heures, des tirs retentissent cette fois dans le quartier d’affaires de la Défense, devant la Société générale. Trois coups de feu sont tirés: deux en direction du bâtiment, un troisième au cours de la fuite du tireur, vers le sol. Abdelhakim Dekhar a visé deux salariées, selon l’accusation, sans parvenir à les toucher.

Cinq minutes plus tard, il prend brièvement en otage un automobiliste, à qui il ordonne de le conduire sur les Champs-Élysées.

Ce n’est que le 20 novembre que le tireur est identifié, après une dénonciation de l’homme qui l’héberge. Abdelhakim Dekhar est retrouvé allongé dans une voiture, à demi-conscient après avoir tenté de se suicider en avalant des médicaments.

Une des questions centrales du procès concernera les motivations de cet homme. Lors de l’enquête, il avait mis en avant un obscur « combat politique ». Dans des courriers antérieurs, il développait la théorie d’un « complot fasciste », se faisait le porte-parole des opprimés. Il vouait une haine aux journalistes « payés pour faire avaler des mensonges ».

Il avait expliqué vouloir se faire tuer par la police mais s’était enfui rapidement à chaque étape de son périple.

Sa défense tentera de convaincre la cour que l’accusé n’avait pas l’intention de tuer.

Le procès doit se terminer le 24 novembre.

Le Quotidien/ AFP

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