Les rebelles Houthis du Yémen ont réagi mercredi avec colère au veto, la veille, de Donald Trump à une résolution du Congrès américain l’exhortant à cesser tout soutien à la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite dans ce pays.
« L’Amérique n’est pas seulement impliquée dans la guerre au Yémen, mais c’est elle qui a pris la décision de cette guerre », a déclaré le porte-parole des rebelles, Mohammed Abdel Salam, sur Twitter.
« Les autres (pays impliqués dans la guerre) ne font que suivre l’Amérique et appliquent ses désirs », a ajouté le porte-parole, soulignant que le veto faisait endosser à Washington « la responsabilité des massacres et du blocus qui frappent le Yémen ».
Les Houthis, qui contrôlent la capitale yéménite Sanaa et de vastes régions du nord depuis plus de quatre ans, sont soutenus par l’Iran qui nie toutefois leur fournir des armes.
Si l’Arabie saoudite n’a pas immédiatement réagi au veto de Donald Trump, son principal allié au Yémen, les Émirats arabes unis, a salué la mesure du chef de la Maison-Blanche.
« La décision importante du président Trump est à la fois opportune et stratégique », a souligné le ministre d’État émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, sur Twitter.
Il a affirmé que la coalition continuait de « soutenir les efforts de paix de l’ONU au Yémen » et de tenir compte des « dimensions humanitaire et politique » de la crise dans ce pays.
«Une tentative (…) d’affaiblir mes pouvoirs constitutionnels»
Donald Trump a mis mardi son veto à une résolution du Congrès qui l’exhortait à arrêter tout soutien américain à la coalition arabe dans la guerre au Yémen.
« Cette résolution est une tentative inutile et dangereuse d’affaiblir mes pouvoirs constitutionnels, mettant en danger des vies de citoyens américains », a affirmé Donald Trump à propos de ce texte adopté par les deux Chambres du Congrès au début du mois.
Le Congrès avait utilisé une loi votée en 1973 pour limiter les pouvoirs militaires du président dans un conflit à l’étranger.
Les parlementaires américains avaient appelé à la fin des opérations militaires au Yémen où, depuis 2015, le Pentagone fournit un « soutien non combattant » à la coalition menée par l’Arabie saoudite, alliée historique des États-Unis.
Le conflit au Yémen, qui a provoqué la pire catastrophe humanitaire au monde selon l’ONU, a poussé des millions de personnes au bord de la famine.
Il a fait quelque 10000 morts, en majorité des civils, selon un bilan partiel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Des ONG estiment toutefois que le nombre de morts est nettement plus élevé, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.
AFP