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Violents combats à Damas après une attaque surprise d’insurgés


Des forces aériennes syriennes frappent la zone contrôlée par les rebelles de Qabun, à l'est de la capitale Damas, le 6 mars 2017. (Photo : AFP)

Des affrontements violents ont eu lieu dimanche dans l’est de Damas après une attaque surprise de jihadistes et de rebelles qui ont tenté d’avancer vers le centre de la capitale.

Ces combattants, menés par des jihadistes du Front Fateh al-Cham, l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, ont lancé leur attaque contre les forces prorégime à partir de la position rebelle la plus proche du centre-ville, dans le quartier de Jobar, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Selon l’OSDH, il s’agit d’une offensive éclair destinée à soulager les insurgés qui subissent actuellement des bombardements par les forces du régime dans trois quartiers du nord de la capitale.

Ces combats dans la capitale syrienne font rage alors qu’un nouveau round de négociations intersyriennes est prévu à partir de mercredi à Genève, sous l’égide de l’ONU, en présence de représentants du régime de Bachar al-Assad et de l’opposition. Tous les efforts diplomatiques, encadrés ou non par l’ONU, ont échoué à trouver une solution au conflit qui déchire la Syrie depuis six ans et a fait plus de 320 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés, engendrant une grave crise humanitaire.

Un cessez-le-feu avait été négocié en décembre avec l’aide de la Russie, allié du régime, et la Turquie, qui soutient des groupes rebelles, mais les combats n’ont pas pour autant cessé dans le pays. D’après le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane, des rebelles et des jihadistes ont lancé leur attaque dimanche dans le quartier de Jobar en envoyant sur les positions du régime «deux voitures piégées et plusieurs kamikazes». «Ce n’est pas une escarmouche, c’est une tentative de gagner du terrain» de la part des insurgés, a affirmé M. Abdel Rahmane, qui a précisé qu’ils avaient pris des bâtiments sur la place des Abbassides, d’où ils avaient tiré des roquettes vers plusieurs secteurs de la capitale. L’armée a répondu par près d’une douzaine de frappes aériennes, selon le directeur de l’OSDH.

« Epaisse fumée »

La télévision d’Etat a de son côté indiqué que l’armée était en train de «déjouer une attaque de terroristes» grâce à des tirs d’artillerie et avait ordonné aux habitants de rester chez eux. Elle a diffusé des images de la place des Abbassides, d’ordinaire très fréquentée mais cette fois complètement vide et où les seuls bruits audibles étaient ceux des détonations. Selon un correspondant à Damas, l’armée a bouclé tous les accès à cette place, de laquelle s’échappait une épaisse fumée.

Plusieurs écoles ont annoncé qu’elles fermaient jusqu’à mardi. Le contrôle de Jobar est partagé entre, d’un côté, des rebelles alliés à des jihadistes et, de l’autre, les forces progouvernementales. «C’est une ligne de front importante» à cause de sa proximité avec le centre-ville de Damas, a expliqué  Abdel Rahmane, qui n’a pas été en mesure de fournir dans l’immédiat un bilan des affrontements à Jobar.

Selon l’OSDH, l’attaque de Jobar doit notamment permettre de soulager les rebelles qui essuient des attaques de l’armée dans les quartiers de Barzé, Qaboun et Tichrine en détournant l’attention des forces prorégime de ce front au nord de la capitale. Les violents combats dans ces trois quartiers ont fait au moins 20 morts au cours des dernières 24 heures, d’après l’OSDH. En six ans, le conflit en Syrie, déclenché par la répression sanglante de manifestations pacifiques, s’est transformé en une guerre complexe impliquant une multitude d’acteurs et de groupes locaux, régionaux et internationaux.

Israël et la Syrie ont connu vendredi leur plus sérieux accrochage depuis le début du conflit, quand des missiles ont été tirés par l’armée syrienne contre des avions israéliens en opération en Syrie. «La prochaine fois que les Syriens utilisent leurs systèmes de défense aérienne contre nos avions, nous les détruirons sans la moindre hésitation», a prévenu dimanche le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman. Israël répète régulièrement ne pas vouloir prendre parti dans la guerre en Syrie mais l’Etat hébreu voit d’un mauvais oeil le soutien qu’apportent deux de ses ennemis, le Hezbollah chiite libanais et l’Iran, au régime de Bachar al-Assad.

Le Quotidien/AFP

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