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Vaccination : le généraliste ou le pharmacien pour convaincre les indécis


M. Kluge a souligné que les nouveaux variants plus contagieux, principalement Delta, avaient changé la donne (Photo AFP)

Face aux inquiétudes des patients, médecins et pharmaciens s’appuient sur leur relation de confiance pour amener à la vaccinations les indécis, beaucoup plus nombreux selon eux que les anti-vaccins convaincus.

« Ça n’arrive pas si fréquemment que des patients nous opposent des fausses informations glanées sur les réseaux », explique Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes MG France. En France, plus de 40% de la population n’a reçu aucune injection et des dizaines de manifestations anti-restrictions sanitaires ont à nouveau eu lieu samedi dernier. Mais pharmacies et cabinets médicaux ne se sont pas pour autant transformés en foire d’empoigne.

Certes, « des fake news circulent sur tout et n’importe quoi » et « il faut pouvoir les démentir au cabinet », mais pour Michaël Rochoy, généraliste à Outreau, « c’est loin d’être la majorité des consultations ». En général, c’est même plutôt : « Est-ce qu’il faut vraiment le faire, docteur ? – Oui, c’est bien pour vous – Bon, ben, d’accord », relate le médecin, ajoutant que même s’il « caricature un peu, globalement ça va assez vite ».

Les atouts des praticiens : connaître leurs patients, connaître leurs pathologies, leurs facteurs de risques et « avoir une relation de confiance ». Même son de cloche en officine : « au 2e ou au 3e test antigénique » réalisé pour aller au cinéma, « la personne me dit : bon allez, OK pour la vaccination », raconte Philippe Besset, président de la FSPF, premier syndicat de pharmaciens.

« Le vrai problème, c’est toujours le manque de vaccins »

« Les gens se rendent bien compte qu’ils ne vont pas faire ça toutes les 48h ! », s’amuse le pharmacien à propos de patients qui affirmaient jusqu’alors qu’en faisant attention, ils passeraient à travers la crise du Covid. Les questions des patients n’en restent pas moins « légitimes ». Et globalement, les gens ont quand même « un certain niveau critique » et sont « assez raisonnables ». « Si on leur explique, si on détaille les choses, ils sont tous capables de comprendre », juge Michaël Rochoy. Et « les antivaccins sont assez rares mais peut-être aussi qu’ils n’osent pas le dire aux pharmaciens parce qu’ils savent qu’ils vont recevoir la messe en latin », note Philippe Besset.

La semaine dernière, 255 000 personnes ont été vaccinées en pharmacie, 182 000 chez leur médecin, selon les chiffres du ministère de la Santé. La difficulté, pour Michaël Rochoy, est plutôt d’organiser la vaccination. « Toute la partie administrative, pour laquelle on pourrait avoir de l’aide de la Sécurité sociale, me prend plus de temps que de démentir les infox auprès des patients », regrette-t-il, citant en exemple la mise à jour de sa liste de patients non-vaccinés.

« Et le vrai problème, c’est toujours le manque de vaccins », ajoute le généraliste. Cette semaine, il a obtenu deux flacons de Moderna mais assure qu’il aurait pu « trouver douze personnes de plus sans problème ». « Moderna, c’est un peu l’arlésienne », abonde Jacques Battistoni. « Tous les mois, on nous dit : vous allez voir, jusqu’à maintenant c’était compliqué mais le mois prochain ça va aller beaucoup mieux ».

Si 75% des personnes souffrant de comorbidités, 82% des 80 ans et plus ainsi que 85% des 70/80 ans ont reçu au moins une dose de vaccin, ces pourcentages sont nettement moins élevés chez les jeunes. « Des gens que nous ne voyons pas car ils ne sont pas malades », note le président de MG France mais qui, selon lui, forment « la population la plus sensible aux fake news ».

LQ/AFP

 

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