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USA : Trump veut fermer les frontières aux musulmans


"J'ai des amis musulmans, ce sont des gens très bien, mais ils savent qu'il y a un problème, et on ne peut plus le tolérer", a lancé Donald Trump, ovationné en meeting. (Photo AFP)

Le milliardaire américain Donald Trump, en tête des sondages des primaires républicaines pour la Maison Blanche en 2016, a appelé lundi à barrer l’entrée des musulmans aux États-Unis. Proposition applaudie par ses partisans, mais dénoncée à droite comme à gauche.

« J’ai des amis musulmans, ce sont des gens très bien, mais ils savent qu’il y a un problème, et on ne peut plus le tolérer », a lancé Donald Trump, ovationné en meeting en Caroline du Sud, quelques heures après avoir annoncé dans un communiqué qu’il souhaitait fermer les frontières des États-Unis aux musulmans « jusqu’à ce que nous soyons capables de déterminer et de comprendre ce problème ».

Ce problème, d’après le milliardaire, est que de nombreux musulmans sont favorables au jihad violent contre les Américains ou qu’ils préfèrent vivre en vertu de la charia plutôt que de la Constitution américaine. « La haine dépasse l’entendement. Ça ne fait qu’empirer, et on va avoir un autre World Trade Center », a-t-il prévenu.

Son idée aussi dépasse l’entendement, même à l’échelle des déclarations incendiaires dont il est coutumier. Mais comme c’est l’habitude avec Trump, son annonce est aussi tonitruante que floue. Il a précisé que les soldats américains musulmans basés à l’étranger pourraient revenir. Et que les musulmans déjà ici pourraient rester, mais « nous devons être très vigilants, car des gens ont des bombes ».

Propos condamnés mais sondages favorables

A la sortie de la prière dans une mosquée de Jersey City, près de New York, les fidèles étaient effarés. « Il donne le droit aux gens de s’en prendre à nous », a déploré Ahmed Shadeed, directeur du centre islamique. « Donald Trump ressemble plus au leader d’une foule prête au lynchage que d’un grand pays comme le nôtre », s’est désolé Nihad Awad, directeur du Comité de relations américano-islamiques (CAIR).

Les condamnations politiques ne se sont pas faites attendre, y compris chez les rivaux républicains de Trump, de Marco Rubio à Chris Christie. Jeb Bush, qui avait après les attentats de Paris proposé d’exclure uniquement les réfugiés syriens musulmans, l’a qualifié de « déséquilibré ». La Maison Blanche a dénoncé une idée « contraire à nos valeurs ». « Donald Trump, vous ne comprenez rien. Cela affaiblit notre sécurité », a réagi Hillary Clinton sur Twitter.

Pour sa part, le Premier ministre français Manuel Valls estime que l’excentrique milliardaire « entretient la haine et les amalgames ».

La campagne du magnat de l’immobilier avait démarré en juin par une diatribe contre les clandestins mexicains, comparés à des violeurs et des criminels. Cela n’a pas empêché le candidat, omniprésent dans la presse, de rester depuis l’été largement en tête des sondages, avec aujourd’hui près de 30% des intentions de vote des républicains. Lundi, au moment même de son annonce, un nouveau sondage CNN le plaçait en tête dans l’Iowa, qui votera en premier aux primaires, le 1er février 2016.

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