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Un journaliste arrêté pour possession d’un gilet pare-balles en Thaïlande


Des policiers thaïlandais devant le sanctuaire d'Erawan à Bangkok, où a eu lieu l'attentat, le 21 août 2015. (Photo AFP)

Un journaliste de Hong Kong, transportant un gilet pare-balles et un casque, a été arrêté dimanche à l’aéroport de Bangkok et risque une peine de prison pour «possession d’arme illégale», d’après la police thaïlandaise.

Anthony Kwan Hok-chun, photographe qui travaille pour le groupe de médias Initium basé à Hong Kong, était venu pour couvrir les événements après l’attentat de Bangkok lundi, qui a fait 20 morts.

Il a été arrêté alors qu’il tentait de quitter l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok avec dans ses bagages un gilet pare-balles, équipement très fréquemment utilisé par les journalistes pour couvrir les événements potentiellement dangereux.

Lundi, le Club des correspondants étrangers de Thaïlande (FCCT) et un officier de l’aéroport ont affirmé qu’il serait jugé par un tribunal militaire, ce que son avocate a démenti. La Thaïlande est actuellement dirigée par la junte militaire qui a pris le pouvoir après un coup d’Etat en mai 2014. Depuis, quand il s’agit d’une question de «sécurité nationale», même les civils sont jugés par un tribunal militaire.

«Je suis toujours en attente à la station de police de l’aéroport», a écrit Anthony Kwan Hok-chun par SMS. «Tout ce que je sais c’est que je vais être présenté à un tribunal», a-t-il ajouté.

Ce dernier est inculpé en vertu de la loi sur le contrôle des armes de 1987, qui interdit la possession de matériel militaire sans licence. «Les gilets pare-balles et les casques utilisés par les journalistes ne sont pas des armes offensives et ne doivent pas être considérées comme telle», a déploré le FCCT.

«Nous demandons aux autorités thaïlandaises de laisser tomber leur poursuites contre M. Kwan et de travailler avec les médias pour dépénaliser l’usage légitime de gilets pare-balles et d’autres protections» essentielles pour les journalistes, écrit encore l’association des journalistes.

De nombreux journalistes internationaux ont afflué dans le pays après l’attentat devant le sanctuaire d’Erawan dans le centre de Bangkok, qui a fait 20 morts et plus de 120 blessés. L’an passé, lors de la crise politique la plus récente, les journalistes chargés de couvrir les événements portaient des gilets pare-balles et des casques, sans qu’aucune action ne soit prise à leur encontre par les autorités thaïlandaises.

Lors des manifestations meurtrières de 2010 dans les rues de Bangkok, deux journalistes étrangers sont morts, touchés par des balles.

Le Quotidien/AFP

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