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Un Brexit sans accord risque de compliquer le trafic ferroviaire


L'affaire est évidemment importante à la SNCF, dont Eurostar est une filiale à 55%. (illustration AFP)

Un Brexit sans accord pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour les trains vers la Grande-Bretagne si les contrôles devaient être trop tatillons à partir du 30 mars, même si les parties en présence ont tout fait pour éviter un vide juridique.

Les trains à grande vitesse Eurostar sont concernés au premier chef : ils ont transporté l’an dernier près de 11 millions de personnes par le tunnel sous la Manche. L’affaire est évidemment importante à la SNCF, dont Eurostar est une filiale à 55%. Pour son patron Guillaume Pepy, « les fondamentaux de l’exploitation d’Eurostar, s’il n’y avait pas d’accord, sont là, puisqu’on a créé une société d’exploitation continentale ».

Les opérateurs ferroviaires qui ne détiennent qu’une licence britannique, comme c’était le cas auparavant d’Eurostar, ne pourront en effet plus circuler automatiquement sur les voies ferrées européennes après le Brexit. A donc été créée une structure basée à Paris, Eurostar France, qui pourra utiliser la licence de la SNCF. « On est maintenant sur des choses très, très concrètes pour que, quel que soit le scénario, les voyageurs d’Eurostar puissent voyager correctement », a expliqué Guillaume Pepy fin février. « On a parfaitement conscience que le diable sera dans les détails, donc on travaille dans les détails. » « Et puis il restera concrètement à voir comment ça s’organise Gare du Nord (à Paris) et à la gare de Saint-Pancras (à Londres), pour les contrôles d’identité et les contrôles douaniers », a-t-il ajouté.

Plus de 22h pour embarquer 900 passagers

C’est là que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne se complique : les contrôles d’identité devraient être renforcés – on pourra vérifier la validité des pièces d’identité, le but du voyage, etc. – et la douane va faire son grand retour. Dans le cas d’Eurostar, ces formalités se feront à l’embarquement.

L’Association européenne du tourisme estime que les vérifications supplémentaires requises en cas de Brexit sans accord pourraient ajouter 90 secondes supplémentaires pour chaque titulaire de passeport britannique. Il faudrait donc en théorie plus de 81 000 secondes supplémentaires, soit plus de 22 heures, pour faire passer les 900 passagers d’un Eurostar complet, si tous étaient sujets de sa majesté.

Dans le même genre d’idée, selon un rapport confidentiel du gouvernement britannique déniché par le Financial Times, des queues de 15 000 personnes d’1,6 kilomètre de long pourraient se former à la gare Saint-Pancras au cas où les fonctionnaires français seraient peu efficaces. Débordé, Eurostar devrait annuler la moitié des trains…

LQ/AFP

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