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L’Ukraine reprend Lyman, la justice russe valide les traités d’annexion


Volodymyr Zelensky, ici le 21 septembre. (phot AFP)

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé ce dimanche que la ville de Lyman, un important nœud ferroviaire dans la région annexée de Donetsk par Moscou, était entièrement sous contrôle de l’armée ukrainienne, au lendemain du retrait annoncé des troupes russes.

« À partir de 12 h 30 locales (NDLR : 11 h 30 au Luxembourg), Lyman est totalement débarrassé (de l’armée russe). Merci à nos militaires », s’est félicité le président ukrainien dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

« Je suis optimiste et très motivé. Je vois l’activité sur la ligne de front et les territoires que l’on reprend », s’est réjoui un soldat ukrainien de 33 ans posté près de Lyman, dans l’est de l’Ukraine, et qui se fait appeler par son nom de guerre « Fumée ».

Samedi, les soldats ukrainiens étaient entrés dans cette ville stratégique de la région de Donetsk, dont l’annexion vendredi par Moscou a été fermement condamnée par Kiev et les Occidentaux.

Anticipant cette importante victoire tactique, car Lyman est un nœud ferroviaire crucial, Volodymyr Zelensky avait assuré samedi soir que la semaine prochaine, « de nouveaux drapeaux ukrainiens flotteront sur le Donbass », où se trouve la région de Donetsk.

Puis il avait lancé, s’adressant aux soldats et aux responsables russes et évoquant le président russe Vladimir Poutine : « Tant que vous tous n’aurez pas résolu le problème de celui qui a tout commencé, qui a déclenché cette guerre insensée contre l’Ukraine, vous serez tués un par un ».

La perte de Lyman, dans la région annexée de Donetsk, est un revers de taille pour l’armée russe, incapable à ce stade de contrôler la totalité des territoires qu’elle occupe en Ukraine.

Traités « conformes à la Constitution » 

Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain par la Russie depuis le début d’une contre-offensive réussie par Kiev début septembre, le processus légal de formalisation de l’annexion des régions ukrainiennes suit son cours à Moscou. Après la signature des traités d’annexion vendredi en grande pompe au Kremlin par Vladimir Poutine et les dirigeants des régions séparatistes et occupées, la Cour constitutionnelle russe les a jugé dimanche « conformes à la Constitution ».

Selon Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, les députés de la chambre basse du Parlement russe examineront lundi un projet de loi en vue de la ratification des traités. L’adoption de ce texte est prévue normalement dans la foulée, avant qu’il ne passer devant la chambre haute du Parlement, le Conseil de la fédération.

L’annexion des régions ukrainiennes par la Russie n’est toutefois pas reconnue par la communauté internationale. Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, elle rend « beaucoup plus difficile, impossible, presque, la fin de la guerre ». « La Russie est en train de perdre » la guerre, « elle l’a perdue en termes moraux et politiques », mais « l’Ukraine n’a pas encore gagné », a-t-il jugé, appelant aussi l’Europe à renforcer son arsenal militaire.

« Népotisme » 

Les difficultés rencontrées depuis plusieurs semaines par les troupes de Moscou entraînent de vives réactions de la part des plus farouches va-t-en-guerre russes.

Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie et fidèle du Kremlin, Ramzan Kadyrov, a par exemple appelé samedi l’armée russe à utiliser « des armes nucléaires de faible puissance » en Ukraine, après le retrait des Russes de Lyman.

Il s’en est également pris au « népotisme » présent selon lui au sein des forces armées russes, une des raisons principales des difficultés militaires rencontrées depuis maintenant plusieurs semaines par les troupes de Moscou. « Il n’y a pas de place pour le népotisme dans l’armée, surtout dans les moments difficiles », a-t-il juré dans un message virulent posté sur les réseaux sociaux.

L’Ukraine a condamné d’autre part samedi la « détention illégale » du directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), Igor Mourachov, arrêté pour une raison encore inconnue vendredi par la Russie qui contrôle le site. Dans un communiqué, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a évoqué une « grave préoccupation ». Rafael Grossi « devrait se rendre à Kiev et à Moscou la semaine prochaine », peut-on aussi lire dans le communiqué.

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