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Solar Impulse 2 a bouclé son tour du monde historique


Le pilote Bertrand Piccard prenant un selfie à bord du Solar Impulse 2, lors dela dernière étape du tour du monde le 26 juillet. (photo AFP)

L’avion Solar Impulse 2 (SI2) a bouclé mardi un tour du monde historique en volant jour et nuit à l’énergie solaire et sans une goutte de carburant, un exploit qui peut ouvrir de nouvelles perspectives technologiques. L’appareil s’est posé sans encombre à 4h05 à Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, d’où il était parti le 9 mars 2015 pour un périple de 23 jours effectifs de vol et de 43.041 km à travers quatre continents.

« L’avenir est propre », a lancé son pilote suisse Bertrand Piccard, sous les applaudissements, après la 17e et dernière étape d’un périple destiné à promouvoir les énergies renouvelables. Il a aussitôt été rejoint par son compatriote André Borschberg, avec lequel il s’était relayé aux commandes du monoplace.

Ce dernier est entré dans la légende de l’aviation en pilotant SI2 pour son étape au-dessus de l’océan Pacifique, soit 8.924 kilomètres en un peu moins de 5 jours et 5 nuits, le plus long vol en solitaire jamais réalisé. « C’est tellement passionnant » de voler à bord d’un avion qui ne fait « pas de bruit » et ne crée « pas de pollution », a déclaré à l’arrivée Bertrand Piccard à des journalistes.

« On croit que c’est de la science-fiction mais c’est en fait la réalité d’aujourd’hui », a ajouté le pilote. Pesant une tonne et demie mais aussi large qu’un Boeing 747, SI2 a volé à une vitesse moyenne d’environ 80 km/h grâce à des batteries qui emmagasinent l’énergie solaire captée par quelque 17.000 cellules photovoltaïques sur ses ailes.

Airbus et la NASA

S’il a assuré qu’il faudrait attendre avant de voir des passagers sur des avions solaires, Bertrand Piccard a pronostiqué qu’il y en aurait « très bientôt » dans « des avions électriques qui seront rechargés au sol ». A l’instar de son compatriote, M. Borschberg a estimé que l’avion solaire ouvrait la voie à de nouvelles technologies, comme la propulsion électrique ou les drones solaires.

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« Comme nous avons trouvé le moyen de stocker l’énergie électrique, la propulsion électrique va devenir progressivement la norme et je suis heureux de voir que de grands groupes comme Airbus et la NASA ont commencé à travailler » sur ce sujet, a-t-il déclaré sur son blog. Les deux pionniers ont désormais l’intention de développer des drones solaires et d’écrire un livre, selon l’agence suisse ATS.

Et selon M. Borschberg, l’avion continuera à effectuer des vols de démonstration à travers le monde pour diffuser son message: « on peut utiliser des énergies propres, pas seulement pour l’aviation mais aussi au sol ». M. Piccard a, lui, proposé la création d’un comité international des technologies propres pour « conseiller les gouvernements » et « lutter contre le changement climatique ».

À Zurich, le géant suisse de l’alimentation Nestlé a annoncé vouloir capitaliser sur son expérience avec les deux pilotes pour l’appliquer à la nutrition pour les personnes âgées. Comme de nombreux grands groupes suisses, Nestlé faisait partie des partenaires de SI2, auquel il s’était associé en fournissant la nourriture aux pilotes.

Nouvelle ère

Lors d’une conférence de presse à Abou Dhabi à laquelle ont notamment assisté des responsables émiratis et suisses, le prince Albert de Monaco a salué un « jour historique ». « Ce n’est pas la fin d’un périple mais juste le début » d’une nouvelle ère, a dit celui qui a été un des parrains de l’expédition. Lundi soir, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait exprimé sa « profonde admiration » pour cette expérience, en s’adressant en vol à M. Piccard.

Parti d’Abou Dhabi, l’avion s’est posé successivement à Mascate (Oman), Ahmedabad et Varanasi (Inde), Mandalay (Birmanie), Chongqing et Nanjing (Chine) puis Nagoya (Japon) et Hawaï (Etats-Unis), où il avait fait une escale technique imprévue de plusieurs mois, avant d’atteindre et de traverser l’Amérique du nord, s’arrêtant à San Francisco, Phoenix, Tulsa, Dayton, Lehigh Valley et New York.

Puis il a traversé l’Atlantique sans escale pour se poser le 23 juin à Séville, dans le sud de l’Espagne, d’où il a rallié le 13 juillet Le Caire. Les deux Suisses ont piloté à tour de rôle dans un cockpit de 3,8 m2 sans air conditionné ni chauffage, mais équipé de bouteilles d’oxygène pour permettre aux pilotes de respirer et d’un coin toilettes. La cabine est recouverte d’une mousse isolante pour atténuer les températures extrêmes en vol, entre +40 et -40 degrés Celsius.

Une situation qui a fait dire à André Borschberg que ce fut « un défi plus humain que technique ».

Le Quotidien / AFP

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