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Slovénie : démission du Premier ministre centriste Marjan Sarec


Marjan Sarec était premier ministre depuis 2018. (Photo AFP)

Il se disait « courageux » et « persévérant », mais le Premier ministre slovène pro-européen Marjan Sarec a présenté lundi sa démission surprise, mettant fin à un gouvernement minoritaire de centre gauche composé de cinq partis depuis 2018.

« Avec les membres actuels du parlement et cette coalition, je ne peux pas faire ce qu’attendent de moi les gens, je pourrai le faire après les élections », a indiqué cet ancien comédien âgé de 42 ans devant des journalistes. Marjan Sarec, qui ne disposait que de treize députés, n’a pas réussi à former une majorité parlementaire, pour tenir avec ses alliés l’une de ses principales promesses de campagne: réformer le système de santé, jugé défaillant par les électeurs. Arrivé deuxième du scrutin législatif anticipé du 3 juin 2018 avec 12,7% des voix seulement, après avoir mené une campagne contre les élites et surfé sur sa réputation de satiriste politique, Marjan Sarec avait réussi à mener à bien des négociations pour faire émerger sa coalition fragile d’un parlement très éclaté. L’ancien Premier ministre conservateur Jansez Jansa était arrivé en tête du scrutin avec 25% des voix.

Toutefois, il s’était coupé de plusieurs alliés potentiels en adoptant un discours clivant et xénophobe, inspiré du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban. « A moins qu’il pense que le moment est propice à l’appel d’élections, Marjan Sarec tente peut être de former une nouvelle coalition avec un agenda clair », a expliqué le politologue Vlado Miheljak. Autour de son propre parti indépendant à son nom, Marjan Sarec a fédéré après onze semaines de négociations quatre formations – dont le parti centriste du Premier ministre sortant Miro Cerar – et le parti libéral de l’ancienne Première ministre Alenka Bratusek, réunissant 43 sièges sur 90.

Une coalition fragile 

Outsider de la politique aux lunettes sages et aux costumes stricts, il s’est également assuré le soutien sans participation du parti de gauche Levika, qui dispose de neuf sièges au Parlement, privant ainsi l’opposition de la possibilité de le mettre en minorité. Père de famille catholique ayant remisé il y a dix ans son costume d’imitateur TV à succès pour cultiver une image d’exploitant agricole proche des réalités du terrain, Marjan Sarec s’est efforcé comme élu local de se forger une réputation de bon gestionnaire.

Devenant le plus jeune chef de gouvernement de l’histoire de la Slovénie, membre de l’Union européenne et de l’Otan, il se disait « courageux » et « persévérant » au moment de son entrée en fonction. Mais six ministres ont dû abandonner leur portefeuille en l’espace de quelques mois, après plusieurs scandales et désaccords. Le président slovène Borut Pahor doit désormais entamer des consultations avec les différents partis représentés au parlement afin de voir si l’un d’entre eux est en position de former une nouvelle coalition, dans cet État membre de la zone euro, qui avait déclaré son indépendance de l’ex-Yougoslavie en 1991.

AFP/LQ

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