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Russie : plus de deux ans de prison pour l’opposant Navalny


Des agents montant la garde à l'entrée du tribunal municipal de Moscou ce mardi. (photo AFP)

Un tribunal de Moscou a ordonné ce mardi l’emprisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny, révoquant le sursis d’une précédente condamnation, une décision suivie d’un appel à manifester de ses partisans.

La juge Natalia Repnikova a indiqué que le détracteur du Kremlin devra purger trois ans et demi de prison de sa peine prononcée en 2014, moins les mois qu’il avait passés assigné à résidence cette année-là.

Selon la cour, il a violé les conditions du contrôle judiciaire qui accompagnait sa peine, comme cela lui était reproché dans une demande des services pénitentiaires et du parquet. Il devra donc passer deux ans et demi en détention, selon son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption qui a appelé à une manifestation immédiate, juste au pied du Kremlin.

« Alexeï Navalny est envoyé en colonie (pénitentiaire) pour 2,5 ans. Nous nous rassemblons dans le centre de Moscou immédiatement, on vous attend sur la Place du Manège », a indiqué l’organisation sur Twitter.

Il s’agit de la peine de prison la plus longue infligée à celui qui s’est imposé en dix ans comme le principal détracteur de Vladimir Poutine. Ses précédentes détentions se comptaient en jour ou en semaines. Selon l’opposant, le pouvoir russe cherche ainsi à le faire taire et à intimider un mouvement de contestation naissant qui a vu des dizaines de milliers de Russes manifester ces deux dernières semaines.

Qualifié d’escroc par Moscou

Alexeï Navalny avait été condamné à ce sursis en 2014 pour des détournements dans la filiale russe du groupe français Yves Rocher, via une entreprise de transport qu’il détenait avec son frère Oleg. La Cour européenne des droits de l’homme avait dénoncé ce verdict.

Alexeï Navalny a été arrêté le 17 janvier puis incarcéré au moins jusqu’au 15 février à son retour d’Allemagne où il avait été soigné cinq mois durant des conséquences d’un empoisonnement dont il accuse le Kremlin. Il appelé depuis à des manifestations qui, malgré leur interdiction, ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes en Russie les 23 et 31 janvier. Des milliers de manifestants ont été arrêtés à chaque fois.

Avant le jugement mardi, la police russe, équipée de moyens anti-émeutes, a d’ailleurs été déployée en nombre dans le centre de la capitale russe, selon des journalistes de l’AFP. La répression des manifestations et l’incarcération d’Alexeï Navalny ont aussi été vivement dénoncées en Occident, l’UE et les États-Unis appelant à sa libération immédiate.

Le Kremlin a dénoncé une ingérence dans ses affaires intérieures, qualifiant l’opposant d’escroc.

AFP/LQ 

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