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Russie : L’opposant de Poutine risque 30 jours de prison


Le leader de l'opposition s'est fait embarqué samedi, lors d'une manifestation interdite (Photo : AFP).

Le principal critique au Kremlin Alexeï Navalny qui avait été arrêté samedi lors d’une manifestation avant l’investiture de Vladimir Poutine, a été relâché dimanche et va être jugé la semaine prochaine, a indiqué son avocate.

Alexeï Navalny et quelque 1 600 opposants ont été interpellés de façon souvent musclée samedi aux cours de rassemblements anti-Poutine non autorisés à travers le pays sous le slogan « Pas notre Tsar » à deux jours de l’investiture de l’homme fort du Kremlin pour un quatrième mandat présidentiel.

L’Union européenne et des ONG ont dénoncé des violences policières. « Même si certaines manifestations n’ont pas été autorisées dans des endroits où elles ont eu lieu, cela ne pouvait pas justifier la brutalité policières et les arrestations massives », a déclaré samedi la porte-parole de l’UE Maja Kocijancic.

À Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans de nombreux autres villes russes, la police a eu recours à la force pour disperser les manifestations. De nombreux manifestants dont des mineurs ont été frappés avec des matraques et traînés par terre.

Les paramilitaires pro-Poutine en question

Chose nouvelle, des cosaques, ces unités paramilitaires pro-Poutine ont aidé les policiers à disperser les manifestants. Des représentants d’Amnesty International ont vu des cosaques frapper les manifestants à coups de fouet et de poings devant les policiers sans que ces derniers n’interviennent, a indiqué l’ONG dimanche. Pavel Tchikov, chef de l’ONG de défense des droits de l’Homme Agora a indiqué que plusieurs dizaines de manifestants avaient été blessés et avaient des hématomes.

Nombre d’entre eux dont le plus jeune est âgé de 13 ans ont contacté son ONG pour assistance. Quelque 700 personnes dont des journalistes et des mineurs ont été interpellés à Moscou et 200 à Saint-Pétersbourg, deuxième ville russe.

Navalny risque 30 jours de prison

Principal inspirateur de ces manifestations, Alexeï Navalny n’avait pas pu se présenter à l’élection présidentielle du 18 mars, remportée par M. Poutine avec plus de 76% des voix, en raison d’une condamnation pénale qu’il estime orchestrée par le Kremlin. Interpellé samedi peu après son apparition place Pouchkine, en plein centre de Moscou, Alexeï Navalny a annoncé sur son compte Twitter avoir été relâché peu après minuit dimanche. « Il semble que l’ordre ait été donné de ne pas me mettre en prison avant l’investiture », a écrit M. Navalny sur Twitter.

Selon lui, il est accusé d’organisation d’une manifestation non autorisée et de résistance à la police. Son avocate Veronika Poliakova a indiqué à l’AFP dimanche qu’un tribunal moscovite examinerait son affaire vendredi prochain. Il risque jusqu’à 30 jours de prison. Cette année, Alexeï Navalny avait déjà été interpellé en janvier pour organisation d’une manifestation non autorisée, inculpé, puis relâché. Le blogueur anticorruption a fait face à une série de charges administratives et criminelles que lui et ses partisans jugent politiques depuis qu’il est devenu le meneur de l’opposition contre Vladimir Poutine et a organisé des manifestations massives en 2011 et 2012.

AFP.

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