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Référendum constitutionnel en Italie : ce qu’il faut en retenir


Le Premier ministre Matteo Renzi a mis son poste en jeu : si le non l'emporte, il pourrait présenter sa démission. (photo AFP)

Les Italiens se prononcent dimanche par référendum sur une réforme constitutionnelle négociée et portée par le chef du gouvernement, Matteo Renzi. Voici cinq choses à retenir sur ce référendum.

Sur quoi votent les Italiens

Ils se prononcent sur une réforme de la constitution qui prévoit essentiellement de réduire les pouvoirs du Sénat, doté actuellement des mêmes pouvoirs que la Chambre des députés. Si le oui l’emporte, le sénat ne votera plus la confiance au gouvernement et ne se prononcera que sur les lois constitutionnelles, la participation de l’Italie à l’UE ou la protection des minorités linguistiques. De 315 membres élus au scrutin universel, il passera à 100 membres nommés. La réforme limite aussi les attributions des régions et supprime les 110 provinces, des entités territoriales intermédiaires entre les 20 régions et les 8 000 communes.

S’ils votent oui

Matteo Renzi, son Parti démocrate (PD, centre-gauche) et son allié du Nouveau centre-droit (NCD), soutenus par d’anciens chefs du gouvernement comme Romano Prodi et Enrico Letta, assurent que la réforme mettra fin à la valse des gouvernements -60 depuis l’instauration de la République en 1948- et au ping-pong législatif entre les deux chambres. Le patronat mais aussi des personnalités du sport ou du spectacle, ou encore des dirigeants étrangers comme Barack Obama et Angela Merkel, estiment à des degrés divers que la réforme modernisera l’Italie et représente un pas dans la bonne direction.

S’il votent non

Les opposants à la réforme vont de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, en passant par les populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord mais aussi par le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi (centre-droit, qui avait pourtant négocié la réforme avec Matteo Renzi) et des « frondeurs » du PD. Tous dénoncent un risque de concentration des pouvoirs entre les mains du chef du gouvernement et une remise en question du délicat équilibre des pouvoirs mis en place en 1948 après le traumatisme du fascisme. Leur principal dénominateur commun semble être la volonté d’obtenir la démission de Matteo Renzi.

Des élections anticipées en cas de non ?

Ce n’est pas automatique, et en tout cas pas avant une réforme de la loi électorale en cours à la Chambre des députés. Parallèlement à la réforme constitutionnelle, le gouvernement Renzi a fait passer une réforme électorale, surnommée « l’Italicum », qui introduit une forte prime majoritaire pour la Chambre des députés et risque de rendre le pays ingouvernable si le Sénat reste puissant et élu à la proportionnelle. Toutes les formations politiques reconnaissent cette nécessité. De plus, face aux critiques sur le risque de voir gouverner seul un parti -les populistes du Mouvement 5 étoiles selon les sondages actuel- qui n’aurait obtenu que 25 ou 30% des voix au 1er tour, Matteo Renzi s’est engagé à modifier la réforme, avec un retour à plus de proportionnelle, même en cas de victoire du oui. Mais les détails restent encore flous.

Les craintes économiques

Les partenaires européens et les marchés financiers considèrent qu’un oui renforcerait la stabilité de la troisième économie de la zone euro. En cas de victoire du non, certains analystes évoquent un engrenage qui pourrait aboutir à une sortie de l’Italie de la zone euro, en partie à cause de la mauvaise santé des banques. D’autres, plus modérés, n’écartent pas quelques remous mais seulement à court terme.

Le Quotidien/AFP

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