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Putsch manqué en Turquie : prison à vie requise pour des journalistes


Le procureur a requis trois fois la prison à vie pour chacun des journalistes accusés (photo: dr)

Un procureur turc a réclamé lundi des peines de prison à vie pour trois journalistes jugés en lien avec le putsch manqué de juillet 2016, a rapporté l’agence étatique Anadolu.

Les frères Ahmet et Mehmet Altan, ainsi que la chroniqueuse Nazli Ilicak, sont notamment accusés d’avoir « tenté de renverser le gouvernement », « tenté de renverser l’ordre constitutionnel », et d’avoir « commis un crime au nom d’une organisation terroriste sans en être membre », précise Anadolu.

Le procureur a requis trois fois la prison à vie pour chacun d’entre eux lundi au cours d’une audience de leur procès, qui s’est ouvert en juin à Istanbul.

La tentative de coup d’État du 15 juillet 2016 a été imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux États-Unis et qui dément toute implication.

Depuis, le gouvernement a lancé des purges sans précédent, visant au-delà de ses partisans présumés, les milieux d’opposition et les médias. Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140 000 ont été limogées ou suspendues dans le cadre de ces purges.

Nazli Ilicak, journaliste-écrivain de 73 ans qui a travaillé jusqu’en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah, avait été la première personnalité des médias de premier plan arrêtée après le coup d’État manqué. Elle est en détention depuis fin juillet 2016.

Ahmet Altan, 67 ans, est un romancier et journaliste qui a travaillé pour les grands quotidiens Hürriyet et Milliyet, et a fondé le journal d’opposition Taraf. Son frère, Mehmet Altan, 64 ans, est un écrivain qui a rédigé plusieurs ouvrages sur la politique. Tous deux ont été arrêtés en septembre 2016.

Les trois journalistes sont notamment accusés d’avoir fait l’apologie de la tentative de coup d’État à venir lors d’une émission diffusée la veille du coup de force sur une chaîne de télévision locale pro-Gülen, Can Erzincan.

Dans la même affaire, les procureurs ont également demandé des peines d’emprisonnement à perpétuité pour l’ancien directeur du marketing du quotidien Zaman, Yakup Simsek, l’instructeur de l’académie de police Sükrü Tugrul Özsengül et le graphiste de Zaman Fevzi Yazici.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières (RSF).

Le Quotidien/ AFP

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