Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Hawija, contre laquelle a débuté vendredi la deuxième phase d’une offensive des forces irakiennes, est la dernière grande ville avec al-Qaïm aux mains de Daech (EI) en Irak et son dernier fief dans le nord du pays.
Située à 230 km au nord de Bagdad, cette ville de plus de 70 000 habitants est peuplée dans son écrasante majorité d’Arabes sunnites issus d’influentes tribus. La ville et les localités voisines sont la première source de production agricole de la province de Kirkouk, notamment de blé, d’orge et de maïs.
En avril 2013, des forces de sécurité dominées par les chiites avaient lancé un assaut contre un campement de manifestants qui protestaient contre la politique du gouvernement, également à majorité chiite, faisant 50 morts. Le 10 juin 2014, lors d’une offensive fulgurante, Daech s’était emparé de nombreux pans de territoire au nord de Bagdad, dont Hawija et Mossoul, la deuxième ville du pays qui a été reprise en juillet dernier par les forces irakiennes. Hawija est située dans la province pétrolière de Kirkouk, que se disputent depuis des années la région autonome du Kurdistan voisine et le gouvernement central à Bagdad.
A la faveur de la débâcle des forces irakiennes face à l’offensive de l’EI, les peshmergas (combattants kurdes) ont réussi à prendre le contrôle de nombreuses zones de la province de Kirkouk, théoriquement sous l’autorité du pouvoir central. Alors que le Kurdistan irakien a voté lundi en faveur de son indépendance, les milices chiites alliées aux forces gouvernementales, avaient prévenu auparavant qu’elles feraient tout pour éviter les tentatives de séparatisme kurde, notamment à Hawija. La province de Kirkouk a participé à ce référendum sur l’indépendance du Kurdistan contre l’avis de Bagdad.
La reprise de Hawija, longtemps retardée, ne laissera plus à Daech qu’un seul fief en Irak : al-Qaïm et Rawa, deux villes à la frontière de la Syrie. Hawija est située entre les deux principaux axes reliant Bagdad au nord-ouest du pays, vers Mossoul, et au nord-est vers le Kurdistan. Sa reconquête signera également la fin de l’EI dans le nord et l’est du pays.
Le Quotidien/AFP
