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Nucléaire iranien : ultimes tractations à Lausanne pour arracher un accord


Les Etats-Unis et l’Iran, relativement optimistes, ont repris jeudi à Lausanne leurs discussions sur le nucléaire iranien, déterminés à arracher un compromis historique avant la fin du mois, malgré un contexte régional de plus en plus tendu et l’activisme redoublé des adversaires d’un accord.

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La table de négociations entre Iraniens et Américains le 26 mars 2015 à l’hôtel Beau Rivage à Lausanne avec notamment John Kerry le secrétaire d’Etat américain (2e g) et son homologue iranien Javad Zarif. (Photo : AFP)

Signe qu’un dénouement s’approche, la France, considérée comme un des pays les plus intransigeants dans la négociation, a annoncé la venue du chef de la diplomatie Laurent Fabius samedi matin à Lausanne. Les autres pays du « 5+1 » (Grande-Bretagne, Russie, Chine, Allemagne), pour le moment représentés au niveau de hauts diplomates, n’ont pas encore annoncé la venue de leurs ministres.

Les négociations sur le nucléaire iranien, qui ont repris il y a plus d’un an, doivent aboutir avant la fin du mois à un accord politique, ou au minimum une entente, garantissant que l’Iran ne se dotera pas de la bombe atomique, en échange d’une levée des sanctions qui asphyxient son économie. Principaux acteurs dans ce dossier ultra-sensible, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, ont repris leurs entretiens à Lausanne jeudi matin moins d’une semaine après de précédentes discussions marathon.

Confrontés à leurs « faucons » respectifs ainsi qu’aux puissances régionales opposées à un accord, Américains et Iraniens ont fait preuve d’un certain optimisme. « Nous croyons vraiment que nous pouvons faire cela d’ici le 31 (mars) », a déclaré un haut responsable du département d’Etat à des journalistes sous le couvert de l’anonymat. « Dans l’ensemble, je suis optimiste », a déclaré pour sa part à l’AFP le chef de l’organisation iranienne de l’Energie atomique, Ali Akbar Salehi, mettant en garde contre l’activisme des adversaires d’un accord. Les puissances régionales -Arabie saoudite et Israël en tête- s’opposent vigoureusement à un compromis avec l’Iran. Ryad a répété qu’il ne fallait pas donner à Téhéran « des accords qu’il ne mérite pas », et Israël a prévenu qu’il continuerait à s’opposer à un accord.

> Le facteur yéménite

Les tractations sur le nucléaire reprennent en outre dans un contexte régional extrêmement tendu, avec l’intervention militaire dans la nuit d’une coalition conduite par l’Arabie saoudite contre les rebelles chiites houthis au Yémen, soutenus par Téhéran. L’Iran a d’ailleurs vigoureusement condamné jeudi cette intervention, soutenue par les Etats Unis, dénonçant « une démarche dangereuse ».

Cette opération « créera plus de tensions dans la région et n’apportera aucun bénéfice à aucun pays », a mis en garde M. Zarif depuis Lausanne, parlant à la télévision iranienne en arabe Al-Alam. Pour sa part, John Kerry a « salué le travail de la coalition qui agit militairement contre les Houthis » et a souligné le soutien de Washington « y compris avec la fourniture de renseignements, l’aide pour le choix des cibles et le soutien logistique pour des frappes contre des cibles huthis », a précisé un responsable du Département.

> Encore beaucoup de questions à régler

Sur le fond de la négociation nucléaire, toutes les parties s’accordent à dire que de nombreux points sont encore à régler. La date butoir pour un accord final est fixée au 30 juin. « Ce ne sera pas la fin de l’histoire cette semaine », a souligné mercredi un haut responsable européen. « Ce que nous aimerions avoir (d’ici fin mars, ndlr), c’est une entente sur les points clés, les paramètres principaux » au coeur de la négociation: capacité d’enrichissement d’uranium octroyée à l’Iran, réacteur à eau lourde d’Arak (autre filière pour parvenir à la bombe atomique), levée des sanctions…

Téhéran, soumis à un écheveau complexe de mesures punitives internationales (américaines, européennes, et surtout onusiennes), réclame leur levée en bloc, ce que refusent les pays du P5+1, avec toutefois des niveaux d’intransigeance variables. Mais pour Téhéran, « les questions techniques, juridiques et politiques sont liées entre elles », a souligné M. Salehi à l’AFP. « Cela veut dire qu’on ne peut régler les questions techniques mais que les questions politiques comme les sanctions restent sans réponse (…) Il n’y a pas d’accord tant qu’il n’y a pas accord sur tous les sujets ». « Sur les questions techniques, nous nous sommes rapprochés d’une compréhension commune (…) alors qu’auparavant cela pouvait être différent. Cela aide beaucoup et prépare le terrain pour l’accord futur. Nous y allons mais il reste encore du travail », a ajouté M. Salehi.

AFP

 

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