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Nucléaire : dépôt à l’AIEA d’une résolution critique contre l’Iran


Les négociations pour ressusciter le pacte de 2015, censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, sont suspendues depuis mars. (Photo AFP)

Les Etats-Unis et les trois pays européens parties à l’accord sur le nucléaire iranien (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont déposé auprès de l’AIEA une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération.

Le manque de coopération de l’Iran ne passe plus. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont ainsi déposé une résolution déplorant l’attitude de Téhéran. « Le texte a été déposé dans la nuit », a indiqué à l’AFP un diplomate européen, une information également confirmée par une deuxième source.

Un vote prévu pour jeudi

Cette résolution critique, la première depuis juin 2020, exhorte l’Iran à « coopérer » avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), se focalisant sur le dossier des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés dans le pays. La date du vote n’est pas encore connue mais selon un des diplomates, il devrait avoir lieu jeudi.

Dans une déclaration en ouverture lundi à Vienne de la réunion du Conseil des gouverneurs, le directeur général de l’instance onusienne Rafael Grossi avait déploré l’absence de réponses « techniquement crédibles » de la République islamique. « J’espère qu’à l’issue des délibérations cette semaine, nous nous engagerons à résoudre le problème une fois pour toutes car il ne va pas disparaître », avait souligné le responsable devant la presse.

Laisser la porte ouverte au dialogue

Parallèlement, les négociations pour ressusciter le pacte de 2015, censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, sont suspendues depuis mars. L’Iran dément avoir de telles intentions. Washington s’en était retiré en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui jugeait le texte insuffisant et a rétabli dans la foulée les sanctions économiques contre Téhéran, entraînant un délitement de l’accord.

La résolution évite de condamner l’Iran fermement afin de laisser la porte ouverte au dialogue, selon des experts interrogés par l’AFP. Téhéran a fustigé lundi une initiative « non constructive », susceptible d’avoir « un impact négatif à la fois sur l’orientation générale de notre coopération avec l’AIEA et sur les négociations », selon Saïd Khatibzadeh, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

La Chine et la Russie, les deux autres Etats impliqués dans le JCPOA (acronyme anglais de l’accord), ont exprimé leur opposition. L’ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov a dénoncé sur Twitter une action « contreproductive », à laquelle Moscou « ne s’associera en aucune façon ».

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