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Népal : l’ONU lance un appel urgent aux dons pour les rescapés du séisme


Des Népalais traversent les ruines des habitations détruites par le tremblement de terre à Katmandou le 30 avril 2015 (Photo : AFP)

Les Nations unies ont lancé un appel urgent aux dons pour les millions de rescapés du séisme au Népal qui manquent cruellement de vivres, de médicaments et d’eau potable dans la capitale Katmandou et les régions rurales coupées du monde.

Cinq jours après le séisme de magnitude 7,8 qui a fait près de 5 500 morts et des milliers de blessés dans le petit pays himalayen, l’aide humanitaire massive continuait d’affluer jeudi mais des difficultés logistiques ralentissent la distribution aux survivants désemparés, épuisés, menacés par la faim et la soif. Mercredi, des heurts ont éclaté à Katmandou entre la police antiémeute et des milliers de personnes qui espéraient quitter la ville à bord de cars promis par le gouvernement.

Devant l’ampleur du désastre, l’ONU a lancé un appel de fonds de 415 millions de dollars pour parer au plus pressé, estimant que 70.000 maisons avaient été détruites et 530 000 endommagées dans 39 des 75 districts du pays. Le gouvernement a reconnu être dépassé par l’ampleur de la catastrophe, face au séisme le plus meurtrier depuis plus de 80 ans au Népal.

De nombreux villages parmi les plus sévèrement affectés se trouvent dans des régions escarpées de l’Himalaya, d’accès particulièrement difficile. «Il faudra trois mois pour répondre aux besoins en aide d’urgence, avant de commencer le processus de reconstruction», a affirmé le coordinateur résident des Nations unies pour le Népal, Jamie McGoldrick. L’ONU et ses donateurs vont dans l’immédiat fournir des tentes à 500 000 sans abri, ainsi que du matériel médical, de l’eau et des équipements sanitaires pour 4,2 millions de personnes.

Villages à 4 jours de marche

Dans son dernier rapport sur la situation, l’ONU souligne que les opérations de recherche et de secours (SAR) sont encore très limitées en dehors de Katmandou. «Certains villages ne peuvent être atteints qu’à pied, parfois à quatre à cinq jours de marche. Les quantités d’essence pour transporter les équipes SAR sont limitées», indique-t-il.

«Il faut donner la priorité à la restauration des infrastructures de communications, la gestion des victimes et l’aide d’urgence dans les zones reculées.» 5 489 personnes ont été tuées au Népal depuis le séisme survenu samedi et environ 8 000 personnes blessées, selon un bilan encore provisoire.

Selon l’ONU, huit des 28 millions d’habitants de ce pays ont été affectés par la catastrophe, dont 1,7 million d’enfants. Mais l’organisation a également souligné que le Népal ne souhaitait plus accueillir d’équipes de secours étrangères, jugeant leur nombre suffisant. «Ils estiment avoir assez de moyens pour faire face aux besoins immédiats de recherche et de secours», a dit mercredi Jamie McGoldrick à l’AFP.

«Les autorités népalaises sont débordées, clairement l’aide humanitaire arrive de toutes parts et pour un tout petit pays comme celui-la c’est vraiment très difficile d’arriver à tout mettre en place», a confirmé l’ambassadrice de France au Népal, Martine Bassereau.

200 Français à Roissy

Le président américain Barack Obama s’est entretenu au téléphone avec le Premier ministre népalais Sushil Koirala, lui assurant qu’il ferait «tout son possible» pour venir en aide aux sinistrés. La France a organisé trois vols humanitaires pour le Népal qui doivent au retour rapatrier les Français «les plus éprouvés» par la catastrophe et les «plus vulnérables (blessés, familles avec enfants)», selon le ministère des Affaires étrangères.

Le premier vol a regagné Paris tôt jeudi matin avec 206 rescapés accueillis à l’aéroport de Roissy par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Un deuxième avion dépêché par Paris avec 20 tonnes de matériel est arrivé jeudi au petit matin à Katmandou. Il pourrait revenir jeudi après-midi en France avec 250 personnes à bord.

2 209 Français ont été localisés sains et saufs. Les autorités françaises sont toujours sans nouvelles «d’encore plus de 200» personnes, a déclaré jeudi matin M. Fabius. Trois Français sont décédés dans le séisme qui a fait près de 5 500 morts, selon un dernier bilan communiqué par le ministre. Le précédent bilan faisait état de deux victimes françaises.

Marraine d’une famille népalaise, Pascale Bessonnat se trouvait avec ses filleuls dans leur maison à Katmandou lorsque la terre a tremblé. «Les armoires sont tombées, les vitres ont pété. C’était des moments où on se dit: ‘Mais qu’est-ce qui se passe, je vais y laisser ma peau ou pas, mais non je peux pas mourir, c’est pas possible’», a-t-elle raconté mercredi à l’AFPTV chez elle à Deuxville (Meurthe-et-Moselle, est de la France).

«On a pu être ensemble, on a pu prier, on s’est pris dans les bras, on a pleuré. On s’est réconforté comme on a pu et ça a duré comme cela pendant trois heures et demie», a-t-elle confié.

Selon Jamie McGoldrick, «il y a une fenêtre de sept à neuf jours, au maximum, pour sauver des personnes» à compter de la survenue d’un séisme. A Katmandou, les sauveteurs français à pied d’oeuvre sont parvenus mardi soir à extirper des décombres de son hôtel un homme qui était coincé sous les gravats depuis 82 heures.

AFP

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