Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un haut responsable de l’Otan a rappelé vendredi l’engagement des Etats-Unis envers le principe de défense mutuelle en cas d’agression contre un des membres de l’Alliance, que Donald Trump a paru mettre en doute dans le cas du Monténégro.
« La clause de défense collective de l’Otan, l’article 5, est inconditionnelle et en béton armé. Cela signifie qu’une attaque contre l’un d’entre eux est une attaque contre tous », a souligné ce haut responsable de l’Alliance en réponse à une question de l’AFP.
« Le président Trump a clairement indiqué que les États-Unis sont pleinement engagés envers l’Otan et que notre alliance est forte » lors du sommet de Bruxelles, a ajouté ce responsable sous couvert de l’anonymat.
Un pays avec des gens « agressifs »
Le président américain a semblé remettre en cause le principe de la défense collective lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Fox News mardi soir. « Si, par exemple, le Monténégro est attaqué, pourquoi mon fils devrait-il aller au Monténégro pour les défendre ? », lui a demandé le journaliste.
« Je comprends ce que vous dites, j’ai posé la même question », a répondu le président des Etats-Unis.
« Le Monténégro est un tout petit pays avec des gens très forts, très agressifs », a-t-il ajouté, allant jusqu’à laisser entendre que cette agressivité pourrait déclencher « la troisième guerre mondiale » si les autres membres de l’Alliance atlantique devaient voler à sa défense.
La réaction du Monténégro
Le Monténégro a intégré l’OTAN au printemps 2017 pour en devenir le 29e Etat membre. Jeudi, ce pays des Balkans a répondu au président américain qu’il contribuait « à la paix et à la stabilité, non seulement sur le continent européen mais dans le monde entier ».
L’article 5 n’a été invoqué qu’une seule fois jusqu’à présent, à l’appui des États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.
« Cela a conduit à l’opération la plus importante jamais menée par l’Otan en Afghanistan, où des centaines de milliers de soldats européens, y compris ceux du Monténégro, ainsi que des Canadiens, ont côtoyé les troupes américaines et plus d’un millier ont payé le prix ultime », a rappelé le responsable de l’Otan.
Donald Trump avait déjà malmené le Monténégro lors de son premier sommet de l’Otan en mai 2017, lorsqu’il avait bousculé son Premier ministre Dusko Markovic pendant la visite du nouveau siège de l’Alliance à Bruxelles.
Le Quotidien / AFP
