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Michael Moore appelle les Américains à la « résistance » contre Trump


Fidèle à son sens de la provocation, Michael Moore n'hésite pas à faire un parallèle entre Trump et Hitler. (photo AFP)

Le cinéaste Michael Moore appelle les Américains à entrer en « résistance » contre Donald Trump dans son nouveau documentaire « Fahrenheit 11/9 » sur l’accession au pouvoir du milliardaire, présenté au festival du film de Toronto.

Le film s’ouvre sur la soirée électorale du 9 novembre 2016, qui marque la victoire de Donald Trump à la présidentielle et provoque un séisme dans la vie politique américaine.

C’est une suite non-officielle de son précédent « Fahrenheit 9/11 » sur l’arrivée au pouvoir de George W. Bush, le documentaire qui a généré le plus de recettes de tous les temps.

« Nous sommes en guerre »

Fidèle à son sens de la provocation, Michael Moore n’hésite pas à faire un parallèle entre l’accession au pouvoir de Donald Trump, à coup de promesses démagogiques, d’autoritarisme et d’attaques contre la presse, et celle des Nazis d’Adolf Hitler dans l’Allemagne des années 1930.

« Nous n’avons pas besoin de vœux pieux en ce moment, nous avons besoin d’action », a dit le réalisateur américain jeudi soir lors de la première du film au Festival de Toronto. « Nous sommes en guerre pour récupérer notre pays », a-t-il dit sur le tapis rouge.

Michael Moore exhorte ses compatriotes à s’impliquer politiquement d’ici les élections de mi-mandat du 6 novembre dans les États pivots, dans le but de battre les candidats républicains et ainsi de priver le parti du président de sa majorité à la Chambre des représentants et au Sénat.

« Résistance française »

Son film doit sortir cinq semaines avant ces élections.

« Si nous pouvons faire cela, ce sera un coup dur pour Trump et ça nous fera gagner du temps », a-t-il plaidé. « Nous devons agir comme si nous étions dans la Résistance française. Le sens de l’urgence, ce que nous voulons faire avec ce film est profond ».

Le documentaire commence en rappelant à quel point sondeurs et experts prenaient pour acquis que la démocrate Hillary Clinton deviendrait la première femme présidente des États-Unis. Le film, selon le réalisateur originaire du Michigan, tente de comprendre « comment diable nous avons pu nous retrouver face à un tel gâchis, et comment nous nous en sortirons ».

« Le film parle aussi beaucoup de ce que nous sommes en tant qu’Américains parce que (Trump) n’est pas tombé du ciel, il était là depuis un certain temps, et nous avons agi d’une telle manière que lorsque vous y repensez, il avait un boulevard devant lui ».

Michael Moore blâme les Russes, le directeur du FBI James Comey et la chanteuse-compositrice Gwen Stefani pour la victoire de Donald Trump.

Il s’en prend également aux médias qui se délectent du « cirque » de Trump, fustige le financement non contrôlé de la campagne et le système électoral selon lui désuet qui a privé de présidence celle qui a pourtant gagné le vote populaire.

« Crime contre l’humanité »

Le film mêle humour et chagrin et associe des images des journaux télévisés avec des entretiens d’élus comme le démocrate Bernie Sanders, d’adolescents devenus des militants dans la foulée d’une fusillade dans une école en Floride en février, d’enseignants protestant contre les bas salaires ou encore du seul procureur du tribunal de Nuremberg encore en vie.

Bientôt centenaire, l’avocat Benjamin Ferencz a eu droit à une ovation du public à Toronto quand il a qualifié de « crime contre l’humanité » la politique de l’administration Trump de séparation de mineurs de leurs parents ayant franchi illégalement la frontière américaine.

Dans le film, le réalisateur retourne dans sa ville natale de Flint aux prises avec une crise d’eau potable, et déverse sa colère sur le « PDG gouverneur » de l’État Rick Snyder et d’autres dirigeants qu’il accuse d’avoir floué la population locale.

Bien que Donald Trump soit le sujet du documentaire, Michael Moore passe en fait peu de temps sur lui et se concentre plutôt sur les questions socio-économiques et l’apathie des électeurs en avertissant que la démocratie peut céder au despotisme. « Les hommes forts gagnent quand la majorité de la population abandonne », met-il en garde.

LQ/AFP

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