La salle où Marine Le Pen devait donner un meeting samedi après-midi à Ajaccio a été évacuée après que des manifestants en ont été exclus, entraînant des échanges de coups et l’usage de gaz lacrymogène, a constaté un journaliste.
Le service d’ordre du FN a tenté de faire sortir une quinzaine de manifestants, dont un a crié «a Francia fora» (la France dehors). Des coups ont été échangés et du gaz lacrymogène répandu, avant que la salle ne soit finalement évacuée. Quelques personnes étaient en pleurs à cause du gaz lacrymogène, notamment des personnes âgées. D’autres toussaient.
Les manifestants évacués ont été regroupés à l’écart, à l’extérieur de la salle. Marine Le Pen a finalement utilisé une autre salle du Palais des congrès d’Ajaccio pour y tenir son meeting. Le groupe corse Ghjuventu Indipendentista a revendiqué sur Twitter cette action. L’entourage de la candidate FN a accusé des «nationalistes» corses. «Nous ne pouvions accepter que la candidate du Front national vienne sur notre terre distiller son discours marqué du sceau de la haine et de l’anticorsisme primaire», écrit ce groupe Ghjuventu Indipendentista, qui prévient: «Jamais nous ne laisserons ce parti, dont l’ancien leader (Jean-Marie Le Pen, ndlr) avait demandé la peine de mort pour les prisonniers politiques corses, venir en toute sécurité dans notre pays.»
« Dehors les Français scandaient les militants anti-Marine qui ont attaqué la démocratie et agressé la République à Ajaccio », a de son côté affirmé sur Twitter Florian Philippot, vice-président du FN. David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen, a lui accusé sur Twitter le préfet de «laisser les milices d’extrême gauche avancer à quelques mètres de l’entrée du meeting».
Le Quotidien/AFP