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L’OTAN lance le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande


Les dirigeants turcs, finlandais et suédois lors de la signature de l'accord levant le veto turc, mardi soir. (Photo : AFP)

Les dirigeants de l’OTAN ont lancé formellement mercredi, lors de leur sommet à Madrid, le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande, rendu possible par la levée du veto turc mardi soir.

« Nous avons décidé aujourd’hui d’inviter la Finlande et la Suède à devenir des membres de l’OTAN et avons décidé de signer les protocoles d’adhésion », ont dit, mercredi, les dirigeants de l’Alliance dans une déclaration commune.

Obstacle depuis la mi-mai à l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par lever son veto mardi, évitant un revers à l’Alliance qui ouvre son sommet à Madrid. L’entrée formelle des deux pays, qui doit être ratifiée par les parlements des 30 États membres de l’Alliance, est un long processus qui prendra des mois.

L’accord entre la Turquie, la Suède et la Finlande se veut un compromis sur les trois principales exigences d’Ankara : levée des restrictions des exportations d’armes vers la Turquie, changement d’attitude vis-à-vis des groupes kurdes classés comme « terroristes » par Ankara, et extraditions de militants kurdes ou gulénistes résidant dans les deux pays.

«La Turquie a obtenu ce qu’elle voulait»

Sur les exportations d’armes, de facto bloquées depuis l’invasion militaire turque en Syrie d’octobre 2019, « la Finlande et la Suède confirment qu’il n’y a pas d’embargo national » et Stockholm s’engage à assouplir sa doctrine d’export vis-à-vis des pays membres de l’Otan.

Sur les groupes kurdes, Stockholm et Helsinki confirment qu’ils classent le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) comme une organisation terroriste et s’engagent à « ne pas soutenir » ses alliés des YPG en Syrie. Quant aux dossiers d’extradition, ils seront examinés « promptement et minutieusement » en « prenant en compte » les renseignements turcs.

« La Turquie a obtenu ce qu’elle voulait », c’est-à-dire la « pleine coopération » des pays nordiques contre le PKK et ses alliés, a déclaré la présidence turque dans son communiqué. La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, a, elle, salué une « étape très importante pour l’OTAN », car les deux pays nordiques, qui ont décidé d’abandonner leur neutralité depuis l’invasion russe de l’Ukraine, « seront pourvoyeurs de sécurité au sein » de l’Alliance.

«Nous ne nous sommes pas couchés devant Erdogan»

Après l’accord-surprise signé avec la Turquie à Madrid sur l’adhésion à l’OTAN, la Suède est partagée ce mercredi entre le soulagement et l’inquiétude de partis de gauche et de la communauté kurde sur les concessions faites à Ankara.

Deux partis de gauche qui appuient le gouvernement social-démocrate au parlement, ainsi que de nombreux représentants de la communauté kurde – estimée à 100.000 personnes dans le pays scandinave – s’inquiètent. Les écologistes ont demandé à la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, de s’expliquer au plus vite devant les députés, jugeant « très inquiétants » les compromis sur les armes et les extraditions.

« Nous ne nous sommes pas couchés devant (le président turc Recep Tayyip) Erdogan », a affirmé mercredi depuis Madrid Ann Linde. « Nous ne procèderons pas à une extradition quand il n’y a pas de preuve d’activité terroriste. Il n’y a aucune raison pour les Kurdes de croire que leurs droits humains ou démocratiques soient menacés », a assuré la ministre des Affaires étrangères dans un entretien au journal Aftonbladet.

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