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L’Italie vote une forte réduction du nombre de ses parlementaires


En vertu de cette réforme, le nombre d'élus passerait d'un total de 945 à 600. (illustration AFP)

Les députés italiens ont adopté mardi à une écrasante majorité une réforme constitutionnelle radicale réduisant d’environ un tiers le nombre de parlementaires, une promesse électorale du Mouvement 5 Étoiles (antisystème) dont le but est d’économiser 500 millions d’euros par législature.

Les ‘oui’ ont été de 553, contre seulement 14 ‘non’ et deux abstentions. En vertu de cette réforme, vieille promesse des Cinq Étoiles (M5S), le nombre d’élus passerait d’un total de 945 à 600. Aujourd’hui, l’Italie a le deuxième parlement le plus fourni en Europe, derrière le Royaume-Uni (environ 1 400, le nombre de membres de la Chambre des Lords étant variable), et devant la France (925). Les députés devraient voir leur nombre passer de 630 à 400, tandis celui des sénateurs baisserait de 315 à 200.

Luigi Di Maio, le chef du M5S, en avait fait une condition sine qua non pour une alliance avec le Parti démocrate (PD, centre gauche) après la rupture début août de la coalition gouvernementale que le M5S formait jusque-là avec la Ligue (extrême droite) du souverainiste Matteo Salvini. Selon ce mouvement bâti sur le rejet de la « vieille politique », la réduction du nombre de parlementaires doit générer une économie d’environ 500 millions d’euros par législature (cinq ans en Italie). Et permettre aux deux chambres de travailler plus efficacement.

Di Maio, également chef de la diplomatie, argue que ces fonds peuvent être réinvestis dans les écoles, les hôpitaux et l’aide aux personnes fragiles. « C’est fait ! 345 parlementaires de moins. Promesse maintenue », s’est félicité le mouvement sur son site.

Bonne dose de proportionnelle

Jusqu’à présent opposés à cette réforme, les sociaux-démocrates ont finalement accepté de la soutenir, en posant certaines conditions, dont une révision de la loi électorale pour tenter de freiner la Ligue, premier parti d’Italie avec environ 32% d’intentions de vote.

L’antidote du PD serait d’injecter une bonne dose de proportionnelle. Avec le mode de scrutin en vigueur, la Ligue, le centre droit de Silvio Berlusconi et la droite post-fasciste (Frères d’Italie) « pourraient enregistrer une victoire tellement importante qu’ils pourraient obtenir plus des deux tiers des sièges au Parlement », a expliqué Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor italien et fondateur du cabinet LC Macro Advisors. Par conséquent, « ils pourraient modifier la Constitution sans référendum », a souligné l’expert.

Le vote était le quatrième et dernier sur ce sujet, après une navette entre Sénat et Chambre des députés. Comme il s’agit d’une modification de la Constitution, chaque chambre doit voter à deux reprises le même texte pour que celui-ci puisse entrer en vigueur.

La réforme n’ayant pas été adoptée à la majorité des deux tiers lors de ses précédents passages au parlement, il est toujours possible de convoquer, sous certaines conditions et dans un délai de trois mois, un référendum populaire qui aurait alors le dernier mot sur ce texte : soit pour le valider, soit pour l’enterrer. Elle a en tous cas de grandes chances d’entrer en vigueur avec la prochaine législature, au plus tard en 2023.

LQ/AFP

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