Les forces irakiennes sont entrées mardi dans le centre de Ramadi, une ville dont la reconquête était une priorité pour Bagdad dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) qui y avait infligé un revers cinglant à l’armée.
Située à une centaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad et chef-lieu de la vaste province majoritairement sunnite d’Al-Anbar, Ramadi avait été conquise en mai par l’EI. Depuis, les forces gouvernementales tentent de la reprendre avec le soutien de frappes aériennes de la coalition internationale.
« Nous sommes entrés dans le centre de Ramadi depuis plusieurs fronts et nous avons commencé à purger les quartiers résidentiels », a déclaré le porte-parole des services de lutte antiterroriste irakiens.
« La ville sera totalement nettoyée dans les prochaines 72 heures », a ajouté Sabah al-Nomane, une affirmation en ligne avec l’annonce faite samedi par le ministre de la Défense Khaled al-Obaidi d’une reprise totale de Ramadi avant la fin de l’année. La semaine dernière, des responsables militaires estimaient qu’il ne restait pas plus de 300 combattants de l’EI dans la ville.
L’EI est sur la défensive en Irak depuis la prise en mai de cette qui s’étend le long du fleuve Euphrate, au milieu d’une plaine fertile. Il a perdu Tikrit et Baïji, au nord de Bagdad, où les Unités de mobilisation populaire, une coalition de milices principalement chiites, sont également intervenues. Ces dernières sont toutefois tenus à l’écart à Ramadi, un bastion sunnite où leur implication directe serait mal perçue.
Une reprise totale de Ramadi, où l’armée américaine avait dû livrer des combats meurtriers il y a une décennie après la chute de Saddam Hussein, serait le principal fait d’armes des forces fédérales depuis leur effondrement total face à l’offensive jihadiste en 2014.
M. al-Nomane a précisé que les forces irakiennes étaient arrivées dans le centre « sans grande résistance, sauf de la part de snipers et de kamikazes ». « C’est une tactique qu’on attendait » de la part de l’EI. « Moins d’un kilomètre sépare nos forces du complexe gouvernemental situé dans le quartier centrak d’Al-Houz », a déclaré un autre officier des forces de lutte antiterroriste. Cet ensemble de bâtiments est considéré comme un des repères principaux de l’EI dans la ville.
AFP
En 2015, l’Etat islamique aurait perdu 14% des territoires conquis en Syrie et en Irak
L’institut spécialisé IHS Jane’s basé à Londres a estimé lundi que l’EI avait perdu cette année 14% de l’ensemble des territoires conquis en 2014 en Syrie et en Irak. Se fondant sur des informations tirées des médias sociaux et de sources dans les deux pays, IHS estime que la zone contrôlée par l’EI s’est réduite de 12 800 km² entre le 1er janvier et le 14 décembre 2015. Le groupe contrôle aujourd’hui 78 000 km².