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Les Suisses pourront skier à Noël, mais pas chanter


Le Conseil fédéral a finalement décidé vendredi de laisser les pistes ouvertes, tout en limitant les capacités de transport des skieurs. (illustration AFP)

Il sera interdit de chanter à Noël en Suisse dans les églises pour cause de pandémie toujours menaçante et le gouvernement, sous pression européenne, a décidé vendredi de limiter les capacités dans les télécabines transportant les skieurs.

La France et l’Allemagne militaient pour une fermeture des remontées mécaniques afin d’éviter une recrudescence des contaminations au coronavirus. Une proposition loin de faire l’unanimité en Suisse. En pleine recrudescence de l’épidémie de Covid-19 dans le pays alpin, le Conseil fédéral a finalement décidé vendredi de laisser les pistes ouvertes, tout en limitant les capacités de transport des skieurs.

« Il n’y a pas de limite générale de capacité dans les domaines skiables. En revanche, dans toutes les installations de transport fermées, c’est-à-dire les trains, les télécabines et les téléphériques, seule les deux tiers des places peuvent être occupés », a indiqué le Conseil fédéral. Cette limite s’applique aux places assises et debout.

« En outre, les domaines skiables et les stations de sports d’hiver devront élaborer des plans de protection », a-t-il ajouté.

Le gouvernement demande que la distance interpersonnelle puisse être respectée en tout temps. Les remontées mécaniques ont déjà pris les devant ces dernières semaines en rendant obligatoire le port du masque sur toutes les remontées mécaniques, y compris les téléskis et les télésièges, ainsi que dans les files d’attente.

Pour le gouvernement, il est nécessaire de prendre ces mesures pour éviter un rebond des infections pendant les fêtes de fin d’année. Frappés de plein fouet par la deuxième vague, de nombreux cantons francophones dans l’ouest du pays ont pris des restrictions qui ont permis d’éviter une surcharge des hôpitaux. Désormais, c’est dans les régions germanophones du centre et de l’est du pays, qui ont jusqu’à présent pris très peu de mesures, que l’épidémie prend racine.

« On a une évolution très asymétrique dans le pays », a expliqué le ministre de la Santé, Alain Berset, en conférence de presse, se félicitant que « les cas diminuent là où des mesures importantes ont été prises ». Il a indiqué que les cantons concernés par la hausse seront rapidement contactés afin qu’ils prennent « instamment » des mesures, « car in fine cela met en danger l’ensemble du pays ».

« Assez nette dégradation »

Globalement, « ces derniers jours on montré une assez nette dégradation » avec « un aplatissement à un très haut niveau », a-t-il dit. « La situation n’évolue pas comme nous l’aurions souhaité », a-t-il insisté, en présentant les nouvelles mesures prises pour réduire encore le nombre de contaminations.

A partir du 9 décembre, et jusqu’à nouvel avis, les magasins de grande surface devront prévoir dix mètres carrés par client, contre quatre actuellement. Dans les restaurants de toute la Suisse, il sera obligatoire de recueillir les coordonnées d’au moins un hôte par groupe, comme c’est déjà le cas dans plusieurs cantons. Durant la nuit du 31 décembre au 1er janvier, les établissements seront toutefois autorisés à fermer à 1h au lieu de 23h.

Enfin, le chant est interdit en dehors du cercle familial et de l’école, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Cette interdiction concerne non seulement les chœurs, mais également les chants de groupe lors des offices religieux et de certaines traditions de la Saint-Sylvestre.

La Suisse a par ailleurs élargi à nouveau sa liste de pays à risques, en incluant notamment les États-Unis, le Portugal, la Serbie et la Croatie. Trois régions italiennes et deux régions autrichiennes ont également été ajoutées. A compter du 14 décembre, les personnes revenant de ces régions devront se placer en quarantaine pendant dix jours.

LQ/AFP

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