Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Nobel de la paix a été attribué vendredi au président colombien, Juan Manuel Santos, pour l’aider à remettre sur les rails l’accord de paix historique signé avec la guérilla marxiste des Farc après son rejet par la population.
Contrairement à plusieurs Nobel dans le passé, le prix n’a été décerné qu’à une partie, le président Santos, qui a dit l’accepter « au nom du peuple colombien qui a tant souffert de cette guerre ». Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), cosignataires de l’accord, ne sont pas récompensées, pas plus que leur commandant en chef, Timoleon Jiménez alias Timochenko. Le comité Nobel souligne néanmoins que « la récompense doit être aussi vue comme un hommage à toutes les parties qui ont contribué au processus de paix ».
« Nous sommes très, très proches de parvenir à la paix », a déclaré Juan Manuel Santos. « Cela va être un grand encouragement pour y arriver et pour commencer à construire la paix en Colombie. » « Le seul prix auquel nous aspirons est celui de la Paix avec la justice sociale pour une Colombie sans paramilitaires, sans représailles ni mensonges », a de son côté réagi Timoleon Jiménez sur Twitter.
Pour relancer le processus de paix
Ancien faucon quand il était ministre de la Défense, le président Santos, 65 ans, a été distingué « pour ses efforts déterminés en vue de mettre fin à la guerre civile qu’a connue le pays pendant plus de 50 ans ». Après quatre ans de négociations, il avait signé le 26 septembre un accord historique avec les Farc pour clore un conflit qui a fait plus de 260 000 morts. Mais coup de théâtre, le peuple colombien a rejeté l’accord d’extrême justesse dimanche par référendum, obligeant les deux parties à reprendre les pourparlers.
En apportant tout le poids symbolique du prix de la paix, le comité Nobel a dit vouloir aider à remettre le processus sur les rails. « Nous espérons que cela encouragera toutes les bonnes initiatives et tous les acteurs qui pourraient jouer un rôle décisif dans le processus de paix et apporter enfin la paix à la Colombie après des décennies de guerre », a expliqué la présidente du comité Nobel, Kaci Kullmann Five. « Il y a un vrai danger pour que le processus de paix s’interrompe et que la guerre civile reprenne. »
Le Quotidien/AFP
