Au moins dix à treize policiers antiterroristes belges avaient été prévenus dès juillet 2014 que les frères Abdeslam, impliqués dans les attaques de Paris, préparaient un attentat.
«Les frères Abdeslam, Salah et Brahim, préparent un attentat. Vous devez faire quelque chose.» Voilà ce qu’affirme une source, bien connues des services antiterroristes, lors d’un coup de fil à la police fédérale belge, en juillet 2014. Selon le quotidien belge L’Écho, cette source aurait aussi indiqué à la police que la menace était «imminente» et que les frères Abdeslam ne cachaient absolument pas leurs penchants djihadistes. Autre information apportée par la source : elle décrit les contacts entre Salah et Brahim Abdeslam avec Abdelhamid Abaaoud, lui aussi membre du commando des attaques de Paris.
Enquête classée sans suite
Le quotidien belge précise qu’entre 10 et 13 policiers de la section antiterroriste de la police fédérale belge avaient connaissance des informations. C’est finalement la police locale de Molenbeek qui fera les investigations les plus poussées, sans résultat. En février 2015, les frères Abdeslam sont auditionnés. Ils nient évidemment toute inclinaison djihadiste, et Salah expliquera aux policiers qu’il connaît Abaaoud, mais qu’il ne serait qu’un ancien copain de quartier. En juin, le parquet classera l’enquête sans suite, comme l’a précisé la RTBF dimanche.
Salah Abdeslam est toujours aujourd’hui le fugitif le plus recherché d’Europe, en raison de son implication présumée dans les attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre. Son frère Brahim est l’un des kamikazes des attaques : il est mort le 13 novembre après avoir actionné sa ceinture d’explosifs à la terrasse d’un café, boulevard Voltaire.