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Irak : 34 morts dans un attentat antichiite revendiqué par l’EI


Des Irakiens nettoient le lieu d'un attentat suicide dans un quartier chiite à Bagdad, le 15 octobre 2016. (Photo : AFP)

Au moins 34 personnes ont été tuées samedi dans un attentat suicide revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans un quartier chiite de Bagdad, l’attaque la plus meurtrière dans la capitale irakienne depuis trois mois.

L’explosion a frappé le grand quartier chiite d’al-Chaab, dans le nord de Bagdad, blessant également au moins 36 personnes, selon des sources médicales et des services de sécurité.

Dans un communiqué publié par son agence de propagande Amaq, le groupe radical sunnite a revendiqué l’attentat. L’EI considère les chiites, majoritaires en Irak, comme «hérétiques» et lance fréquemment des attaques contre cette communauté, à Bagdad comme dans d’autres régions.

Des responsables irakiens ont fourni différentes versions de l’attaque, affirmant pour certains que le kamikaze avait fait détoner sa ceinture d’explosifs dans une tente où des musulmans chiites recevaient des condoléances, d’autres assurant qu’il avait ciblé une distribution de nourriture à l’occasion des commémorations religieuses annuelles.

Selon un témoin, le kamikaze est entré dans la tente funéraire et s’est fait exploser au moment de la distribution du déjeuner. «J’ai vu 20 martyrs étendus sur le sol», a-t-il déclaré. Sur les lieux de l’attaque, le sol était couvert de sang et jonché de débris et de morceaux de chaises en plastique, a constaté un photographe.

L’EI en recul

L’attaque de samedi est la plus sanglante dans la capitale irakienne depuis début juillet, lorsqu’un attentat suicide avait ciblé un quartier commerçant, faisant plus de 300 morts. Cet attentat intervient au moment où les forces armées irakiennes s’apprêtent à lancer une offensive pour reprendre à aux jihadistes de l’EI leur place forte de Mossoul, deuxième ville d’Irak, située dans le Nord.

Les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale antijihadistes dirigée par Washington, ont regagné une grande partie du territoire conquis par l’EI en 2014. Mais l’opération pour reprendre Mossoul, dont l’annonce est attendue pour les prochains jours, s’annonce comme la plus complexe dans la lutte contre le groupe extrémiste.

Selon les Nations unies, elle est également susceptible de déclencher une crise humanitaire de grande ampleur compte tenu du nombre important de civils toujours pris au piège à l’intérieur de la ville. L’ONU estime qu’un million de personnes pourraient être déplacées par les combats, une situation rendue d’autant plus rude par l’arrivée de l’hiver.

La reprise de Mossoul ne marquerait toutefois pas la fin de la guerre contre l’EI, qui détient encore d’importants pans du territoire irakien et est susceptible de recourir davantage aux attaques suicides au fur et à mesure qu’il perd du terrain.

Le Quotidien/afp

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