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Grèce : 10 jours clés avant un accord… ou l’inconnu


Le Premier ministre grec Alexis Tsipras sera face aux chefs d'Etat et de gouvernement des 18 autres pays de la zone euro lors d'un sommet spécial sur la Grèce à Bruxelles. (photo AFP)

Dix jours et plusieurs rendez-vous cruciaux séparent la Grèce d’une échéance de remboursement critique au FMI le 30 juin. Rater ce paiement mènerait le pays en territoire totalement inconnu.

– Lundi 22 juin – Sommet européen exceptionnel

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras sera face aux chefs d’Etat et de gouvernement des 18 autres pays de la zone euro lors d’un sommet spécial sur la Grèce à Bruxelles. L’objectif : jeter un pont entre les propositions de la Grèce et de ses créanciers (UE, BCE, FMI) sur les économies budgétaires et les réformes à mettre en oeuvre par Athènes pour obtenir l’un des derniers versements (7,2 milliards d’euros) de son deuxième plan de sauvetage.

Alexis Tsipras a toujours souhaité que ces questions soient décidées au niveau des dirigeants européens. Mais « jouer sur le plan politique comme le fait la Grèce, c’est évidemment à double tranchant », a relevé le ministre autrichien des Finances, Hans-Jörg Schelling. Les ministres des Finances de la zone se retrouveront pour un Eurogroupe dans l’après-midi précédant le sommet.

– Mardi 23 juin – Tsipras au Conseil de l’Europe

Le Premier ministre grec prononcera un discours devant les membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) à Strasbourg avant de répondre à leurs questions. L’APCE regroupe des parlementaires venant des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe. C’est le Premier ministre grec qui a proposé de venir s’exprimer à cette date.

– Jeudi 25 juin, vendredi 26 – Sommet européen régulier

Les 28 dirigeants de l’UE se retrouvent à Bruxelles pour un Conseil européen prévu de longue date et dont l’agenda est déjà bien rempli (référendum britannique, migrations) mais s’il reste une chance de boucler un accord sur la Grèce, cette opportunité ne sera pas perdue. Le temps sera presque écoulé, un accord devant encore être avalisé par plusieurs parlements nationaux, dont celui de l’Allemagne.

– Mardi 30 juin – Expiration des délais

C’est le jour où la Grèce doit rembourser au FMI quelque 1,5 milliard d’euros de prêts. Le pays devait initialement verser cette somme en quatre échéances au fil du mois de juin mais a utilisé une clause lui permettant de regrouper le paiement. La Grèce doit aussi payer environ 450 millions d’intérêts sur le mois de juin.

Une source grecque au fait de ces transactions a indiqué que la Grèce n’avait pas les fonds pour s’acquitter de ces sommes tout en payant salaires des fonctionnaires et retraites, également dus à la fin du mois.

Le 30 juin, expire également la prolongation du deuxième plan d’assistance internationale à la Grèce en cours depuis 2012. Ce plan combinant versements réguliers de prêts contre programme d’assainissement budgétaire et réformes avait été prolongé, en février, de quatre mois.

La Grèce et ses créanciers discutent d’une nouvelle prolongation de ce programme pour plusieurs mois. Athènes souhaiterait qu’un plan d’investissement et d’aide à la reprise de l’économie du pays lui succède.

– Juillet / août – L’inconnu

Il n’y aura qu’un remboursement au FMI durant ces deux mois (453,8 millions le 13), mais ils y aura d’énormes remboursements d’obligations à la BCE ou aux banques centrales européennes et un milliard d’euros d’intérêts dus en juillet et 600 millions en août.

20 juillet : environ 3,5 milliards d’euros aux banques centrales (2,1 mds à la BCE et 1,4 md aux banques centrales européennes)

20 août : environ 3,2 milliards d’euros aux banques centrales (3,02 mds à la BCE et 170 millions aux banques centrales européennes).

Le non-paiement de l’échéance du 30 juin, et à fortiori celle du 20 juillet, ne constituerait pas un défaut aux yeux des principales agences de notation car il s’agit de créanciers publics. Mais la BCE pourrait mettre un terme aux liquidités d’urgence (ELA) qu’elle accorde aux banques grecques, ce qui mettrait rapidement ces établissements dans des situations intenables, notamment si les épargnants se mettent à retirer massivement leurs fonds (« bankrun »), pouvant forcer la Grèce à imprimer une nouvelle monnaie.

AFP

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