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Eurogroupe : le spectre d’un « mini-Schengen »


Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe. (Photo AFP)

Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a agité vendredi dans la presse le spectre d’un « mini-Schengen » constitué autour d’une poignée de pays, s’il n’y a pas de renforcement de la sécurité des frontières européennes.

« Nous ne pouvons pas maintenir sur la durée notre État social, si l’afflux de réfugiés se poursuit ainsi. Si l’Union européenne ne protège pas mieux ses frontières extérieures, alors un petit groupe de pays le feront », affirme Jeroen Dijsselbloem, dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt. Le président du groupe rassemblant les ministres des Finances de la zone euro « ne souhaite vraiment pas » la constitution d’un tel « mini-Schengen », limitant la liberté de circulation à une poignée de pays au lieu des 26 actuels de l’espace Schengen.

« Ce n’est sans aucun doute pas la bonne solution. (…) Un tel développement aurait des conséquences politiques et économiques négatives pour nous tous. Cela serait bien mieux si l’ensemble des 28 pays européens aidaient la Grèce à protéger ses frontières extérieures », estime Jeroen Dijsselbloem, également ministre des Finances des Pays-Bas. Mais, fustigeant le manque de solidarité entre les pays européens sur la question de l’accueil des réfugiés, le responsable européen ne se montre « pas très optimiste » sur la survie de l’espace Schengen tel qu’il existe actuellement et cela « l’inquiète beaucoup ».

Protection des frontières extérieures

Si la protection des frontières extérieures de l’Union européenne ne peut pas être renforcée « au niveau de Schengen, nous devons le faire au niveau d’un mini-Schengen », avertit le ministre néerlandais. « Plusieurs pays paient plus cher la facture de la crise migratoire au motif qu’ils accueillent davantage d’immigrés. Il s’agit de la Suède, de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Belgique et des Pays-Bas. Nous sommes dans la même situation, c’est pourquoi nous souhaitons collaborer le plus étroitement possible », a souligné Jeroen Dijsselbloem dans les colonnes du quotidien belge L’Echo.

Alors que les Pays-Bas doivent prendre la présidence de l’UE début 2016, le ministre des Affaires étrangères néerlandais Bert Koenders avait assuré mercredi « qu’une de nos tâches principales est de s’assurer que Schengen continue à fonctionner ».

En ce qui concerne la demande de certains États membres à se voir exempter des règles budgétaires de la zone euro en raison des dépenses imprévues faites pour l’accueil des réfugiés ou renforcer la sécurité, Jeroen Dijsselbloem a répété que le pacte de stabilité budgétaire prévoyait déjà une certaine souplesse en cas de conditions exceptionnelles, ce qui sera examiné par la Commission européenne au cas par cas. Mais le président de l’Eurogroupe est opposé à ce que les coûts de l’accueil des réfugiés ou les dépenses militaires « soient exclus durablement du calcul des déficits ».

AFP

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