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Donald Trump écrase la concurrence médiatique


Un portrait géant de Donald Trump à Des Moines,dans l'Iowa, le 25 janvier 2016. (Photo : AFP)

A cinq jours du premier acte des primaires américaines dans l’Iowa, le milliardaire Donald Trump écrase la concurrence. Sa position dans les sondages est au plus haut et le candidat se permet le luxe de boycotter l’ultime débat de jeudi.

Tous les regards du pays sont fixés sur les électeurs de l’Iowa, qui s’exprimeront avant le reste du pays, lundi prochain, sur les 12 candidats républicains et trois démocrates qui cherchent l’investiture de leur parti pour la présidentielle de novembre.

Plus que jamais, Donald Trump est le préféré des républicains, avec 41% des intentions de vote au niveau national selon un nouveau sondage CNN, contre 19% pour le sénateur du Texas Ted Cruz, un ultra-conservateur qui courtise l’électorat évangélique.

Les deux hommes devaient s’affronter sur la scène du débat organisé par la chaîne Fox News jeudi à Des Moines, la capitale de l’Etat, mais le milliardaire a annulé mardi sa participation, fustigeant la chaîne et sa journaliste vedette Megyn Kelly.

«M. Trump sait quand une affaire s’annonce mauvaise. Fox News gagne des dizaines de millions de dollars grâce aux débats, bat des records d’audience (les plus grandes audiences jamais enregistrées), alors que lors des années précédentes les débats n’étaient que des arrière-pensées sans audience», a déclaré l’équipe de campagne du milliardaire mardi.

«Contrairement aux gens très stupides, hautement incompétents qui dirigent n’importe comment notre pays, M. Trump sait se retirer à temps. Roger Ailes (PDG, ndlr) et Fox News pensent qu’ils peuvent jouer avec lui, mais M. Trump ne joue pas», poursuit le communiqué.

Cruz et les évangéliques

Fox News a vivement réagi, condamnant la «terrorisation» dont la chaîne et Megyn Kelly ont fait l’objet de la part de l’équipe de Trump. Le magnat exigeait qu’elle ne présente pas le débat car il lui reproche de l’avoir maltraité lors du premier débat de la saison, en août dernier. Elle lui avait rappelé les insultes proférées dans sa carrière à l’encontre de femmes.

Mais, en maître des médias, Donald Trump a calculé qu’il avait tout à gagner en lançant un nouveau pavé dans la mare. Fox News a d’ailleurs relevé que le candidat était apparu 132 fois sur ses antennes pendant la campagne. Le retrait de Donald Trump fera de son plus proche rival, Ted Cruz, l’homme au cœur du débat de jeudi. Sept candidats seront sur scène, dont le sénateur de Floride Marco Rubio et le docteur Ben Carson.

Ted Cruz a ironisé sur la «peur» de Donald Trump face à Megyn Kelly. Sur l’émission radio nationale de Mark Levin, très écoutée par les républicains, il a aussi rappelé que Donald Trump l’avait traité de «stupide» et l’a défié à un duel télévisé.

«Il devrait très bien se débrouiller face à quelqu’un de si stupide, sans les modérateurs dont il a tellement peur», a lancé Ted Cruz, sarcastique. L’enjeu du vote de l’Iowa, pour le sénateur du Texas, est d’asséner un coup symbolique à l’homme qui domine la course depuis juillet dernier. Il cherche à unifier l’aile droite du parti républicain, qui hésite aujourd’hui entre plusieurs candidats.

Pour y parvenir, Ted Cruz a enregistré le soutien de leaders du mouvement évangélique, influent dans l’Iowa. Six électeurs républicains sur dix en 2012 étaient évangéliques. Le président de l’organisation Family Research Council, qui pourfend le mariage gay et le droit à l’avortement, est ainsi passé dans le camp Cruz.

«Ted est un conservateur constitutionnel qui défendra la foi, la famille et la liberté», a dit Tony Perkins. L’animatrice radio star Dana Loesch, championne du Tea Party, a également appelé à voter Ted Cruz. Elle est extrêmement populaire dans la sphère conservatrice.

Mais Donald Trump n’est pas boudé non plus par les élites conservatrices. Jerry Falwell Jr., président de la grande université évangélique Liberty University, a apporté son soutien au milliardaire cette semaine. Sa stratégie dans l’Iowa défie du reste toute la tradition électorale.

Il n’organise que des meetings dans l’Etat, un ou deux par jour, là où ses rivaux privilégient les échanges, avec des séances de questions-réponses dans des écoles ou des restaurants. Et il est le premier favori à boycotter le débat organisé spécialement pour les électeurs de l’Iowa, à quatre jours du vote.

AFP/M.R.

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