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Crash en Égypte : les familles commencent à identifier leurs proches


L'avion transportant les corps des victimes du crash d'un charter russe en Égypte, à son arrivée le 2 novembre 2015 à Saint-Petersbourg où l'attend un véhicule de transport des corps. (Photo : AFP)

Les familles des victimes du crash d’un charter russe en Égypte vont commencer à identifier leurs proches lundi à Saint-Pétersbourg après l’arrivée d’un premier avion transportant les dépouilles de 140 victimes, alors que le mystère reste entier sur les causes de la tragédie.

Un deuxième avion transportant les restes d’autres victimes de la pire catastrophe aérienne qui a touché la Russie, avec 224 tués, doit par ailleurs décoller lundi soir à 18H00 GMT du Caire, a annoncé Vladimir Svetelsky, un haut responsables du ministère des Situations d’urgence russe.

Sitôt après l’arrivée des premiers corps à l’aéroport de Saint-Pétersbourg, dans la nuit de dimanche à lundi, ils ont été emmenés à un crématorium pour un processus d’identification devant débuter en fin de matinée. Les familles vont être reçues une par une pour identifier les corps.

Pour faciliter l’identification, les familles des passagers morts dans le Sinaï fournissent depuis samedi des échantillons d’ADN dans un centre de crise proche de l’aéroport, où un mémorial improvisé a été installé en hommage aux disparus.

Une journée de deuil national avait été décrétée dimanche par Vladimir Poutine en Russie, mais le président russe n’est pas apparu en public depuis le drame.

Plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage dimanche soir à Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie, aux 217 passagers et sept membres d’équipage décédés dans la catastrophe, tous Russes hormis trois Ukrainiens, la pire catastrophe aérienne qui ait frappé la Russie.

«Je ne pouvais pas ne pas venir», a déclaré Nika Kletskikh, 27 ans, qui a perdu une amie dans le drame. «C’est tellement effrayant de savoir qu’elle n’est plus là».

L’Airbus A321-200 de la compagnie charter russe Metrojet s’est écrasé samedi à l’aube dans le Sinaï, 23 minutes après avoir décollé de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh. Le contact avec cet avion à destination de Saint-Pétersbourg a été perdu alors qu’il se trouvait à plus de 30 000 pieds (plus de 9 000 mètres), son altitude de croisière.

Les autorités égyptiennes et russes ont déclaré ne pas être pour le moment en mesure d’annoncer les causes du crash. L’hypothèse d’un attentat reste envisagée après la revendication de la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a annoncé samedi avoir détruit l’avion en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie.

Le chef des experts aéronautiques russes a déclaré que l’avion s’était disloqué «en l’air», pour une raison encore inconnue. «Les fragments se sont éparpillés sur une surface d’environ 20 kilomètres carrés», a déclaré Viktor Sorotchenko, directeur du Comité intergouvernemental de l’aviation (MAK).

Boîtes noires retrouvées

Sur les lieux du crash, au milieu de la province du Nord-Sinaï, un journaliste de l’AFP a vu d’innombrables petits débris noircis de l’avion éparpillés sur le sol aride. Aucun corps n’était visible mais des soldats surveillaient une dizaine de sacs noirs, rouges et orange. Plus loin, une toute petite veste rouge et grise laissait imaginer l’horreur – 17 enfants ont péri dans le crash, dont une fillette de 10 mois.

Des dizaines de sacs de voyage et de valises colorées, pour la plupart en bon état, étaient également entassés les uns sur les autres aux côtés de débris de l’appareil.

Un officier de l’armée a assuré dimanche soir que 168 corps avaient été trouvés sur les lieux de l’accident, certains «loin» du principal morceau de carlingue. Les autorités égyptiennes ont dû élargir à 15 kilomètres le rayon des recherches.

Des enquêteurs russes et égyptiens se sont rendus, en compagnie du ministre russe des Transports Maxime Sokolov, sur les lieux du crash où ont été retrouvées les deux boîtes noires du vol.

Une enquête a aussi été ouverte en Russie et les locaux de la compagnie et du tour-opérateur perquisitionnés, tandis que des enquêteurs français, allemands et irlandais doivent participer à l’enquête en Egypte – une procédure habituelle pour tous les incidents impliquant un Airbus.

Les experts interrogés excluent que l’EI dispose des moyens militaires nécessaires pour abattre un avion de ligne à 9 000 mètres d’altitude, mais ils refusent d’exclure, avant que les boîtes noires aient parlé, qu’une bombe ait pu exploser à bord ou que l’avion ait pu être touché par un missile tiré depuis le sol alors qu’il était descendu plus bas que son altitude de croisière.

Plusieurs compagnies aériennes ont annoncé qu’elles ne survoleraient plus le Sinaï «jusqu’à nouvel ordre», «par mesure de sécurité» dans l’attente des résultats de l’enquête.

AFP

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