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Covid-19 : «situation critique» en Allemagne, rebond en France


L'Allemagne a commencé à lever la plupart de ses restrictions liées au coronavirus dans le cadre d'un plan en trois étapes. (photo AFP)

L’Allemagne se trouve dans une situation sanitaire « critique » en raison de l’augmentation du nombre de cas de Covid-19, a mis en garde vendredi le ministre de la Santé, misant toujours sur la vaccination obligatoire. Tandis que son homologue français, Olivier Véran, a fait état vendredi d’un « rebond » de l’épidémie, mettant en exergue la nécessité pour les personnes fragiles de « continuer à se protéger ».

« Je lis souvent que le variant Omicron est un variant moins virulent. Ce n’est que partiellement vrai », a mis en garde lors d’une conférence de presse Karl Lauterbach, soulignant que 249 personnes étaient encore décédées jeudi du Covid-19. « L’Allemagne se trouve dans une situation critique », a résumé le ministre, qui craint en particulier l’engorgement des services de soins intensifs et la multiplication de cas de vovid long.

« La situation est objectivement bien pire que l’ambiance générale », a déploré Karl Lauterbach, relevant que « l’état d’esprit de la population et d’une partie du paysage politique est que nous aurions maîtrisé la pandémie ». « Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une situation où 200 à 250 personnes meurent chaque jour », avec le risque que le bilan s’aggrave encore dans les prochaines semaines, a-t-il assené.

L’Allemagne, qui prévoit d’assouplir nombre de restrictions à partir du 20 mars, a enregistré vendredi plus de 250 000 nouveaux cas de Covid-19 et le taux d’incidence sur sept jours dépasse les 1 400. « Le nombre de cas et l’incidence augmentent à nouveau (…). Dans de nombreux districts, l’incidence est toujours supérieure à 2 000, voire à 2 500 », a abondé Lothar Wieler, directeur de l’institut de veille sanitaire Robert Koch.

La situation se dégrade en particulier à cause de la propagation du sous-variant BA.2, particulièrement contagieux, qui représente actuellement en Allemagne environ 38% des nouvelles infections, selon Lothar Wieler. Malgré les restrictions actuelles et le port du masque obligatoire, « sans une vaccination obligatoire générale, nous ne pourrons pas maîtriser la pandémie à l’automne », a souligné Karl Lauterbach.

Promis par Olaf Scholz pour fin 2021, le vote de cette loi devrait intervenir début avril au Parlement. L’obligation vaccinale reste controversée. L’Autriche qui avait été le premier pays de l’Union européenne à adopter cette mesure en février l’a finalement suspendue cette semaine. Le ministre allemand de la Santé dit craindre dans les prochains mois l’apparition de nouveaux variants ou la « recombination » de variants déjà existants. Quelque 75% de l’ensemble de la population est vacciné en Allemagne et 57% a reçu une dose de rappel.

« 20% d’augmentation » en France

« Nous constatons actuellement un rebond, en France, dans les pays qui nous entourent, c’est-à-dire que le covid ne baisse plus, il augmente même », a dit, quant à lui, le ministre de la Santé français, Olivier Véran, lors d’un déplacement en Isère. « Au vu des derniers chiffres d’hier c’est 20% d’augmentation », a-t-il précisé.

Le nombre de nouveaux cas positifs s’élevait jeudi soir à 74 818, selon Santé publique France, contre 60 225 il y a une semaine.

« En revanche, la charge hospitalière continue de baisser, mais le rythme de cette diminution a commencé à se ralentir, donc nous sommes extrêmement vigilants », a poursuivi Olivier Véran. Les services de soins critiques, où sont soignées les personnes les plus gravement atteintes, accueillaient jeudi 1 928 malades (dont 121 arrivés ces dernières 24 heures), contre 1 962 mercredi et 2 231 le jeudi précédent.

« Nous serons lundi dans les objectifs que nous nous étions fixés, il n’y a donc pas de difficulté à aller au bout de la démarche de la fin du pass vaccinal et la fin du masque, sauf dans les transports », a déclaré le ministre de la Santé. À trois jours de cette échéance, ces objectifs sont pourtant loin d’être atteints puisque Olivier Véran avait évoqué mi-février, devant les sénateurs, un passage sous le seuil des 1 500 malades en réanimation ainsi qu’une situation où l’épidémie cesse « durablement » de progresser.

En tout état de cause, le rebond actuel « met en exergue », selon lui, « la nécessité que les personnes fragiles continuent de se protéger » et de porter le masque. Au vu de la décrue qui s’était amorcée depuis plusieurs jours sur le front sanitaire, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé en début de mois la fin du port du masque et la suspension du pass vaccinal, à compter du 14 mars.

Interrogé sur l’intérêt de proposer une quatrième dose de vaccin, Olivier Véran a rappelé avoir saisi la Haute autorité de santé (HAS) du sujet. « Nous n’avons pas le retour pour l’instant des autorités scientifiques mais il pourrait paraître cohérent d’ouvrir cette 4e dose aux personnes fragiles », a estimé le ministre.

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