Les Nations unies et le Conseil de l’Europe ont appelé mardi les pays européens à faire appel aux réfugiés qui sont des professionnels de la santé afin de soutenir les efforts nationaux de lutte contre la pandémie de Covid-19.
Dans un communiqué commun, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et le Conseil de l’Europe encouragent les États à recourir au soutien que ces « professionnels de santé réfugiés peuvent apporter (…) en cette période critique », expliquant qu’il y a « des réfugiés et des demandeurs d’asile disposant des compétences et de l’expérience nécessaires et qui sont prêts à s’engager et à aider ». La plupart des professions de santé sont étroitement réglementées et les autorités sanitaires nationales compétentes doivent donner les autorisations nécessaires, expliquent les deux instances.
Cet appel intervient alors que la France vient d’assouplir les conditions d’exercice pour les médecins étrangers. « Ces dernières semaines, plusieurs États européens ont lancé un appel public pour que les praticiens de santé réfugiés soient inclus dans les efforts nationaux de réponse face au coronavirus. Nous soutenons pleinement de telles initiatives et espérons qu’elles pourront être étendues à tout le continent et au-delà », a déclaré le patron du HCR, Filippo Grandi, cité dans le communiqué.
« Les qualifications que les réfugiés possèdent déjà, sans pouvoir toutefois les justifier sur la base de documents, peuvent être utilisées et mises à profit », a souligné pour sa part la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, Marija Pejcinovic Buric, également citée dans le communiqué.
En Europe, le Passeport européen des qualifications des réfugiés (EQPR), lancé en 2017, « peut aider à établir une liste de praticiens de santé réfugiés ayant été préévalués » afin de permettre aux autorités sanitaires nationales de déterminer la meilleure façon de déployer ce personnel réfugié, « si et quand c’est nécessaire », pointent le HCR et le Conseil de l’Europe. « L’EQPR n’est pas un substitut pour les attestations et diplômes professionnels exigés, mais il aide bel et bien les autorités à accélérer les choses en qualifiant une partie des connaissances requises », relève ainsi Marija Pejcinovic.
AFP/LQ