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Catalogne : procès du dirigeant indépendantiste Artur Mas


Artur Mas risque dix ans d'interdiction d'exercer une fonction publique et élective. Joana Ortega, ex-vice-présidente, et Irene Rigau, qui était en charge de l'Education, risquent chacune neuf ans d'interdiction. (photos AFP)

Des dizaines de milliers de séparatistes catalans ont manifesté lundi aux cris de « A bas la justice espagnole » à l’ouverture lundi à Barcelone du procès de l’ancien président catalan Artur Mas, jugé pour avoir défié l’État espagnol en organisant en 2014 une consultation sur l’indépendance de la Catalogne.

Les manifestants, au nombre de 40 000 selon la police locale, ont accompagné Artur Mas et deux membres de son gouvernement inculpés avec lui dans une longue marche vers la Cour d’appel de Catalogne, où le procès doit se dérouler jusqu’à vendredi. « Indépendance, indépendance », « A bas la justice espagnole », « Nous voulons voter », criaient les manifestants.

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« C’est la démocratie qui est en procès ici, pas l’indépendance », a déclaré Artur Mas pendant une pause de l’audience. « C’est la première fois qu’un gouvernement démocratique est jugé pour avoir laissé le peuple voter. C’est un moment historique sans précédent ».

Artur Mas, président de Catalogne de 2010 à 2016, est accusé d’avoir désobéi en connaissance de cause aux injonctions de la Cour constitutionnelle espagnole en organisant en 2014 une consultation sans effets juridiques sur l’indépendance de cette riche région du nord-est de l’Espagne. Il risque dix ans d’interdiction d’exercer une fonction publique et élective. Joana Ortega, ex-vice-présidente, et Irene Rigau, qui était en charge de l’Éducation, risquent chacune neuf ans d’interdiction.

Démonstration de force

La Cour constitutionnelle avait suspendu le 4 novembre 2014 cette consultation, jugée illégale par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy à Madrid car elle portait sur un sujet, l’unité de l’Espagne, qui devait être débattu par tous les Espagnols. Passant outre l’arrêt, l’exécutif catalan avait recruté des bénévoles pour l’organisation via un site internet, réquisitionné lycées et collèges, distribué des bulletins de vote et mis à disposition 7 000 ordinateurs portables pour la transmission et le décompte des résultats… 2,3 millions de personnes sur quelque 6 millions d’électeurs potentiels avaient participé et 80% d’entre elles avaient voté pour l’indépendance.

Une démonstration de force des indépendantistes qui réclamaient depuis plusieurs années un référendum en bonne et due forme sur le modèle du vote organisé en Écosse en 2014. Les séparatistes affirment, eux, qu’en interdisant cette consultation la Cour constitutionnelle a porté atteinte à leurs droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression.

Le Quotidien/AFP

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