Six personnes ont été interpellées par les autorités de plusieurs pays européens, dont le Luxembourg, suspectées d’avoir participé à la préparation d’un attentat contre un rassemblement d’opposants au régime iranien samedi près de Paris.
Un couple de Belges d’origine iranienne a été interpellé samedi près de Bruxelles par la police. Lundi, Amir S., 38 ans, et son épouse Nasimeh N., 33 ans, ont été inculpés de « tentative d’attentat terroriste et de préparation d’une infraction terroriste ». L’enquête menée en coopération avec les autorités judiciaires françaises et allemandes a débouché sur l’interpellation de plusieurs autres personnes, dont un diplomate iranien. L’homme, présenté comme Assadollah Assadi par les opposants iraniens, 47 ans, est en poste à l’ambassade iranienne à Vienne en tant que conseiller. Il est soupçonné d’être un contact du couple.
Dans un communiqué, le parquet de Luxembourg indique que les autorités belges en charge de l’instruction du dossier ont sollicité l’aide des autorités luxembourgeoises au cours de la semaine dernière. « Les infractions libellées par le parquet fédéral belge ont trait au terrorisme », souligne le parquet, en précisant que « du début à la fin de l’opération, les autorités locales ont conservé le contrôle et la direction des mesures exécutées sur le sol grand-ducal » sans vouloir détailler ces mesures du fait de l’instruction de l’affaire en Belgique.
500 grammes de TATP
« A aucun moment toutefois, il n’y a eu un risque ou danger pour la population luxembourgeoise », assure l’administration judiciaire.
L’éventuel projet d’attentat ciblait les Moudjahidine du peuple, un mouvement d’opposants iraniens exilés, dans le collimateur de Téhéran depuis des décennies, qui organise tous les ans un grand rassemblement en France. Deux personnalités américaines de premier plan, proches de Donald Trump – l’ancien président de la chambre des représentants Newt Gingrich et Rudy Giuliani, l’un des avocats du président américain et ex-maire de New York – ont pris part à cette réunion et auraient donc pu être également visées.
Les deux principaux suspects ont été arrêtés à bord d’une voiture dans laquelle les enquêteurs ont trouvé 500 grammes de TATP, un explosif artisanal particulièrement délicat à fabriquer et à manipuler, ainsi qu’un dispositif de mise à feu séparé.
Le Quotidien avec AFP