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Allocution du pape : faire cesser « le fracas des armes », partager les vaccins


Le souverain pontife a eu un mot pour tous les peuples violemment réprimés, endeuillés, et plongés dans la pauvreté. (photo AFP)

Le pape a fustigé dimanche la poursuite des guerres et de la course à l’armement en pleine pandémie, dans son traditionnel message de Pâques, et exhorté la communauté internationale à partager les vaccins avec les pays les plus pauvres.

François a consacré son allocution pascale, précédant la bénédiction Urbi et Orbi (à la ville de Rome et au reste du monde), aux plus vulnérables, les malades souffrant du Covid-19, les migrants, les personnes précipitées dans la précarité par la pandémie, et les populations victimes des guerres en Syrie, au Yémen, en Libye et en Afrique.

« La pandémie est encore en cours; la crise sociale et économique est très lourde, en particulier pour les plus pauvres; malgré cela – et c’est scandaleux – les conflits armés ne cessent pas et les arsenaux militaires se renforcent », a-t-il fustigé.

« Silence assourdissant et scandaleux »

Le souverain pontife a appelé à faire « cesser le fracas des armes dans la bien-aimée et martyrisée Syrie, où des millions de personnes vivent désormais dans des conditions inhumaines, ainsi qu’au Yémen dont les événements sont entourés d’un silence assourdissant et scandaleux, et en Libye où l’on entrevoit enfin la sortie d’une décennie de disputes et d’affrontements sanglants ».

Il a également évoqué ceux qui en Birmanie, théâtre d’un coup d’État et de manifestations réprimées dans le sang par les militaires, « s’engagent pour la démocratie en faisant entendre pacifiquement leur voix ». Il a demandé à la communauté internationale de venir en aide au « peuple libanais qui traverse une période de difficultés et d’incertitudes » et dit espérer que « Israéliens et Palestiniens retrouvent la force du dialogue pour parvenir à une solution stable », répétant son soutien à une solution à deux États indépendants.

Le pape a salué « le chemin de pacification entrepris » en Irak, où il s’est rendu en mars – première voyage de l’Argentin depuis novembre 2019 -, fustigé « les violences internes et le terrorisme international » au Sahel et au Nigeria, et souhaité la libération des prisonniers dans les conflits en Ukraine et au Haut-Karabakh.

Il a prononcé son homélie depuis la basilique Saint-Pierre aux bancs clairsemés, alors que d’ordinaire les célébrations pascales attirent des dizaines de milliers de pèlerins au Vatican. L’Italie, en ce week-end saint ensoleillé, est retournée en confinement afin d’éviter des rassemblements populaires et familiaux dans un pays déjà durement touché par la pandémie qui y a fait plus de 110 000 morts.

« Internationalisme des vaccins »

Au sujet de la crise sanitaire, Jorge Bergoglio, après avoir rendu hommage aux médecins et infirmiers en première ligne, a rappelé que « les vaccins constituent un instrument essentiel pour cette lutte ». « Dans l’esprit d’un internationalisme des vaccins, j’exhorte donc toute la Communauté internationale à un engagement partagé afin de surmonter les retards dans leur distribution et en favoriser le partage, en particulier avec les pays les plus pauvres ».

Partout dans le monde, a-t-il souligné, « la pandémie a malheureusement augmenté dramatiquement le nombre de pauvres et le désespoir de milliers de personnes », appelant les autorités publiques à leur offrir « les aides nécessaires à une subsistance suffisante ».

LQ/AFP

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