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Afghanistan : il coupe le nez de sa femme après une dispute conjugale


Reza Gul à l'hôpital, un pansement sur le visage, après que son mari lui ait coupé le nez, le 19 janvier 2016 dans la région de Faryab en Afghanistan. (Photo : AFP)

Un Afghan a coupé le nez de son épouse après une dispute conjugale et trouvé refuge chez les rebelles talibans dans une région reculée d’Afghanistan, ont annoncé les autorités mardi, un acte qualifié de «barbare» par les défenseurs des droits des femmes.

Mohammad Khan, 25 ans, n’était pas connu de la police avant les faits et n’avait pas de liens avec les talibans, selon Ahmad Javed Bedar, porte-parole du gouverneur de la province de Faryab (nord-est). Mais il battait régulièrement sa femme, Reza Gul, 20 ans, dont le destin illustre la toujours très difficile condition des femmes afghanes 14 ans après la chute du régime des talibans.

Dimanche, une dispute a éclaté entre les époux. «Khan a d’abord voulu abattre sa femme mais son arme s’est enrayée, il a alors sorti un couteau de sa poche et lui a coupé le nez», a expliqué le porte-parole, un récit confirmé par la police de Faryab.

«Mon mari m’a attaché les mains et m’a coupé le nez», a expliqué Reza Gul, petite voix frêle, depuis son lit d’hôpital, un pansement blanc cachant son visage. «Il me torturait régulièrement», a-t-elle ajouté, son bébé d’un an pleurant à ses côtés.

Les faits se sont produits dans le village de Char Char, situé dans une zone contrôlée par les talibans, et c’est chez eux que Mohammad Khan est allé trouver refuge pour échapper à la police. «Son nez a été totalement sectionné, on ne peut pas la soigner en Afghanistan», a précisé Ahmad Javed Bedar.

Sa mésaventure rappelle celle de Bibi Aïsha, une Afghane qui avait fait la couverture du magazine Time en 2010 après avoir eu le nez coupé par son mari. Face à la vague d’indignation, Bibi Aïsha avait bénéficié d’une opération de chirurgie reconstructrice aux États-Unis.

Cette nouvelle affaire est un «acte de barbarie», a déclaré Alema, une militante des droits des femmes qui, comme beaucoup d’Afghans, n’a pas de nom de famille.

«L’impunité dont jouissent ceux qui commettent des violences contre les femmes conforte certains hommes dans leur opinion que les femmes leur appartiennent et que le recours à la violence est acceptable», a renchéri Heather Barr de l’ONG Human Rights Watch.

Si la fin du régime des talibans en 2001 a officiellement sonné le glas de la discrimination à l’égard des femmes, la société afghane reste toujours patriarcale. La mort l’an dernier de Farkhunda, une jeune fille lynchée à Kaboul par une foule qui l’accusait, à tort, d’avoir brûlé un exemplaire du Coran, avait révulsé l’opinion internationale, surtout parce que les policiers présents n’avaient pas réagi.

Plus récemment, fin octobre, une jeune fille accusée d’adultère a été lapidée à mort par des talibans et des chefs de guerre dans une zone montagneuse de la province de Ghor, dans le centre de l’Afghanistan.

AFP/M.R.

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