Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Depuis mercredi, le Post Luxembourg Balloon Trophy a pris ses quartiers dans le parc communal de Mersch. Après un jeudi capricieux côté météo, les premiers vols ont eu lieu vendredi. Carnet de voyage.
Il est 6 h vendredi matin. Après une journée de jeudi où les montgolfières sont restées au sol à cause de la météo, les pilotes du Post Luxembourg Balloon Trophy 2016 sont aux anges : la météo est clémente. Et c’est parti pour un ballet de ballons. La chorégraphie débute sur terre. Les huit pilotes des «Fiesta Balloons» préparent leurs engins avec minutie : la nacelle d’abord, puis les brûleurs. Le ballon est étendu de tout son long sur l’herbe avant d’être gonflé à l’aide d’un ventilateur et de quelques coups de brûleurs.
Une demi-heure plus tard, c’est l’heure de l’embarquement. Cinq minutes plus tard, le ballon a déjà atteint 500 mètres d’altitude. « On ne va pas aller plus haut que 750 mètres, sinon il faut demander l’autorisation à l’aéroport », précise Claude Kraft, le pilote de la montgolfière sponsorisée par le ministère du Tourisme.
«Ce que je vois est magnifique»
Le champion national 2012 manie sa manette d’air chaud pour guider son ballon et « chercher le bon vent pour atteindre la cible, la piste d’atterrissage de vol à voile située juste à côté du château d’Useldange ». Les passagers, eux, profitent du calme, de la sensation de flottement dans les airs et du paysage : les prés luxembourgeois vus du ciel, le soleil qui entame sa percée dans la brume, les nuages matinaux et le ballet des ballons en compétition au loin.
Danielle (43 ans) du club photo de Sanem apprécie son premier vol : « Je m’attendais à plus de mouvements, mais c’est très calme et ce que je vois est magnifique. La montgolfière pourrait devenir une nouvelle passion. »
Après trois quarts d’heure de vol, la montgolfière commence à descendre tout en douceur. L’atterrissage se fait lui aussi en douceur. En trois petits rebonds, la montgolfière se stabilise sous les applaudissements des trois passagers. Mais le ballet n’est pas terminé. Il faut ranger et, là aussi, la chorégraphie est bien huilée. Le tour est joué en moins d’une demi-heure. Le baptême est terminé. Enfin presque.
Le pilote de Post Philippe Kloos se mue en maître de cérémonie. Les passagers qui viennent d’effectuer leur premier vol posent un genou à terre. Le pilote leur brûle une petite mèche de cheveux, verse un peu d’eau (« normalement, on utilise du champagne, mais on n’en a pas », précise-t-il) et jette quelques brins d’herbe sur leur tête. Le tout symbolise les quatre éléments (feu, eau, terre, vent) indispensables pour voler en montgolfière.
Guillaume Chassaing
Un week-end de festivités
La compétition du Post Luxembourg Balloon Trophy 2016 se poursuit ce week-end. Samedi et dimanche, à chaque fois à partir de 11 h, ce sera l’occasion de venir découvrir au parc communal de Mersch le monde de la montgolfière tout en s’amusant.
Un vaste programme d’animations gratuites est prévu. Des concerts, des châteaux gonflables, un mur d’escalade, un magicien, un cracheur de feu, de la peinture sur visage, des démonstrations de parachutisme, une expérience proactive sentier de la nature, une compétition de slalom poursuite de drones… Mais aussi une exposition de ballons modèles avec, entre autres, le populaire «Superjhemp».
Le point d’orgue de ces animations, le Night Glow, se déroulera samedi soir dans le parc de Mersch. « C’est un spectacle son et lumière , confie Jean Lorang, le président du Cercle luxembourgeois de l’aérostation (CLA) et président de l’organisation de l’événement. Les ballons seront gonflés et illuminés comme des lampions autour du lac. Un show laser, créé par ceux qui ont participé à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres et un feu d’artifice sont prévus. »
La compétition est lancée
Officiellement, le Post Luxembourg Balloon Trophy a débuté mercredi. Problème : la météo de jeudi a contraint les organisateurs à annuler les vols prévus. Vendredi matin, les 38 concurrents, venus du monde entier (sept pilotes luxembourgeois sont en course) ont pu s’élancer dans les airs pour cette compétition classée dans la catégorie 1 par la Fédération aéronautique internationale (FAI). Et ils ont pu réaliser quatre épreuves dans la matinée. « Pour être validée, il faut que les concurrents aient fait au moins deux et six épreuves , explique Jean Lorang, le président du Cercle luxembourgeois de l’aérostation (CLA) et président de l’organisation de l’événement. Selon les prévisions météo, cela devrait aller. »
Le principe? « C’est une épreuve de précision , explique Jean Lorang. Les pilotes doivent retrouver des cibles, prédéfinies, mises en place dans un champ et matérialisées par des croix (de 10 mètres sur 10). Les pilotes doivent lâcher un « marker », un petit sac de sable, le plus près de la croix. Quand les conditions météo sont bonnes, cela se joue à quelques centimètres près. »
Trois Luxembourgeois aux Championnats du monde
Du 27 octobre au 7 novembre, la ville de Saga (Japon) accueillera les Championnats du monde de montgolfière. Au total, 110 pilotes s’affronteront dans les airs pour le titre suprême sur le même principe que la compétition en cours à Mersch. Parmi eux, il y aura trois pilotes luxembourgeois : Nico Betzen (Nico Betzen), Colin Weber (Loterie nationale) et Claude Kraft (ministère du Tourisme).
