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Les traces du loup mènent dans le Nord du Luxembourg


Pour savoir si le loup rode bien au Luxembourg, des échantillons d'ADN ont été prélevés sur les morsures du cadavre de mouton. (photo DR)

La présence du loup est fortement suspectée non loin de Vianden après la découverte du cadavre d’un mouton. Des analyses complémentaires (ADN) doivent encore être menées pour en être sûr à 100%.

Une nouvelle piste mène au loup du côté de Fouhren, une localité nichée dans le nord du pays non loin de Vianden. Le ministère du Développement durable et des Infrastructures a annoncé, mercredi, que des indices concordants permettent de suspecter fortement la présence du loup dans ce secteur. Les services de l’État ont en effet été contactés par la police grand-ducale lundi : les agents avaient découvert le cadavre d’un mouton dans un pré à 40 mètres de la route. L’ovin semblait avoir été tué par un animal sauvage.

Une équipe de l’administration de la Nature et des Forêts s’est rendue sur les lieux afin de savoir si un loup était impliqué. Suivant un protocole strict de recueil d’indices, les enquêteurs ont estimé qu’il y avait de très fortes chances que le loup soit derrière la mort du mouton. Parmi les détails marquants, la cage thoracique de l’animal avait été ouverte par le prédateur et une importante quantité de viande dévorée (presque 10 kilos).

Mais pour en avoir le cœur net des échantillons d’ADN ont été prélevés sur les morsures. Ils ont été envoyés à l’Institut Senckenberg de Gelnhausen en Allemagne pour y être analysés. Le résultat, avec un peu de chance, permettra alors d’identifier formellement le carnivore.

Un animal qui évite l’homme

La même procédure a été appliquée après la découverte de huit cadavres de mouton du côté de Garnich dans le sud du pays au milieu de l’été dernier. L’ADN prélevé sur les morsures avait alors confirmé à 100% la présence du loup au Grand-Duché après 124 ans d’absence ! Ensuite, l’animal n’avait plus fait parler de lui. Serait-ce le même dans le secteur de Fouhren ? Nous ne le saurons jamais, comme le confirme le directeur adjoint de l’administration de la Nature et des Forêts, Laurent Schley. L’ADN permettra uniquement de savoir s’il s’agit bien d’un loup et de quelle population il est originaire : des Alpes italiennes, comme le loup de Garnich, ou d’Europe centrale. En effet, l’ADN prélevé à Garnich était trop dégradé pour connaître en détail le génotype de l’individu.

Si l’animal qui a mangé le mouton près de Fouhren est bien un loup, il se peut qu’il se trouve dans le secteur depuis un certain temps. Le loup est un animal craintif qui évite les humains. Il se nourrit bien souvent de gibier dont les carcasses sont difficilement repérables dans les épaisses forêts de nos régions. Il peut donc déjà cohabiter avec nous, dans nos contrées, sans qu’on le sache.

Laurent Schley prend l’exemple d’un loup originaire d’Allemagne que les biologistes ont équipé d’un GPS pour suivre ses déplacements. «Le loup se trouvait dans le nord-est de l’Allemagne et s’est déplacé en Flandre, explique le directeur adjoint. Il se trouve depuis deux mois en Flandre, mais heureusement que le GPS nous l’indique, car sinon nous n’aurions eu aucun indice de sa présence.» Le loup peut être un voisin discret qui sait se faire oublier.

Laurent Duraisin

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