«Un succès», Norry Schneider n’a pas d’autre mot pour décrire le «Transitions days» qui s’est déroulé ce week-end, au Carré d’Hollerich.
«Les gens étaient heureux, reprend le responsable du festival écologique. Ils étaient avides de découvrir des idées pour un avenir meilleur… il y avait des ateliers, ils ne se sont pas ennuyés. On a vu des familles, des habitants qui ne sont pas forcément des militants : les mentalités bougent.» 1 500 visiteurs se sont rendus au Tansition days.
[vc_column][vc_gallery type= »nivo » interval= »0″ images= »195894,195895,195896,195897,195898,195899,195900,195901,195902,195903,195904″ img_size= »large »][/vc_column]Du côté organisation, les cinquante associations partenaires sont ressorties avec une feuille de route. «Il faut encore peaufiner, explique Norry Schneider. Mais nous travaillons sur 35 mesures concrètes au Grand-Duché.» Applicables à qui ? «Nous fixons une direction pour les associations partenaires. Il ne s’agit ni d’une exigence vis-à-vis des politiques, ni d’une injonction vis-à-vis du citoyen. Nos associations doivent prouver qu’elles peuvent porter des projets sur le terrain.» Certains thèmes sont prépondérants au Luxembourg et dans la Grande-Région :
- La souveraineté alimentaire : « il y a un réseau de producteurs et de distributeurs responsables dans la Grande-Région. Il est encore faible, il faut donc le soutenir avec force. Au Luxembourg, il n’existe « que » quatre entreprises maraîchères responsables et vraiment alternatives. En Belgique, de belles initiatives sont en train de naître, notamment dans l’aide à l’acquisition citoyenne de terrain pour les maraîchers. À Nantes, les Ekovores accomplissent un boulot impressionnant pour penser l’alimentation locale dans un circuit complet : production, distribution par le tram, recyclage des déchets… ce qu’ils nous ont expliqué est plein d’avenir!»
- Métiers d’avenir dans l’agriculture alternative : «Il faut tout faire pour soutenir les néo-paysans. Que ce soit au niveau de la formation aux méthodes d’avenir (permaculture etc.) ou au niveau administratif. Les lois actuelles sont trop complexes pour un maraîcher qui souhaite s’installer. Elles n’encouragent pas à l’innovation. Il y a peut-être un travail à faire avec les responsables politiques sur ce point. En Allemagne, des conseils alimentaires émergent à Berlin. Ils réunissent toutes les instances décisionnelles et professionnelles pour définir la possibilité d’une alimentation responsable sur un secteur. »
- Travail pédagogique : «L’intérêt du public pour l’environnement est désormais très clair. Mais une confusion demeure sur les véritables enjeux. Les acteurs du secteur ont un rôle à jouer. Samedi par exemple, nous avons beaucoup expliqué que ni le critère « agriculture locale » ni le critère « bio » n’est pertinent pris individuellement. On peut produire bio à l’autre bout du monde, et donc laisser une empreinte écologique mauvaise. Comme on peut produire local avec des pesticides nombreux… Ce travail de pédagogie prend toutefois une bonne direction au Luxembourg. Des acteurs pour le Sicona font un travail remarquable dans les maisons-relais, avec des bons résultats sur la politique anti-gâchis, et sur l’achat en circuit court pour l’alimentation dans les cantines.»
Hubert Gamelon