Le conseil d’administration de Luxtram a choisi ce lundi de confier la fabrication des rames du tram à la société espagnole CAF. La seule, aujourd’hui, à savoir gérer une portion de parcours sans caténaire. La première des 21 rames, pour un montant de 83 millions d’euros, sera livrée début 2017. André Von Der Marck, directeur de Luxtram, affirme être en avance de quelques semaines sur le calendrier.
C’est un nouveau pas important qui vient d’être franchi en vue de l’arrivée prochaine du tram dans la capitale. Ce lundi, le conseil d’administration a choisi le nom du constructeur qui sera chargé de fabriquer les rames qui relieront, dans un premier temps, Luxexpo au pont rouge.
Le gagnant est l’entreprise espagnol de Bilbao CAF (Construcciones y auxiliar de ferrocarriles). Le directeur de Luxtram, André von der Marck, qui a déjà présidé l’arrivée des trams de Strasbourg et Nice, se réjouit : «Dans le monde du tram, CAF est une société connue et reconnue». Aujourd’hui, la flotte de ce constructeur se compose de 230 trams environ, dont ceux de Stockholm, Birmingham, Besançon, les nouveaux de Nantes et aussi, bientôt, ceux de Sydney.
Mais peut-être que l’exemple le plus pertinent dans le contexte luxembourgeois est celui de Saragosse. En effet, les trams qui circulent dans cette ville du Nord de l’Espagne sont les premiers à disposer de la technique de biberonnage de l’énergie en station, qui permet au tram de se passer de lignes aériennes de contact. «C’est la solution qui a été choisie pour Luxembourg où le tram devra rouler sans caténaire dans le centre-ville. À présent, seul CAF dispose de ce savoir-faire», précise le directeur.
CAF plutôt qu’Alstom
C’est aussi certainement ce qui explique le petit nombre d’entreprises ayant répondu à l’appel d’offre. «Suite à l’appel à candidatures (NDLR : publié en octobre 2014), sept constructeurs se sont présentés. Mais après avoir étudié notre cahier des charges qui était – c’est vrai – très exigeant, seuls trois nous ont fait parvenir une offre», explique André Von Der Marck.
À côté de CAF, on trouvait alors la société française Alstom et l’allemand Stadler, chez qui les CFL viennent de commander huit automotrices Kiss.
Finalement, seules les offres de CAF et d’Alstom ont été retenues pour la phase de négociations et ce sont donc les Espagnols qui ont emporté le contrat. La commande qui vient d’être passée porte sur les 21 rames «qui sont destinées au premier tronçon Luxexpo-Pont rouge». La première sera livrée début 2017, les suivantes devraient suivre «au rythme de deux par mois».
Une fois que la première phase d’étude sera achevée (design, équipements techniques…), la production proprement dite des rames devrait débuter en Espagne au début de l’année prochaine. Le contrat passé ce lundi se trouve «pile dans le timing! », se félicite André Von Der Marck. « Nous avons même quelques semaines d’avance, ce qui renforce notre capacité à respecter le planning».
Pour l’heure, rien ne contredit donc l’existence des premiers tests début 2017 puis, après six mois de tests et de déverminage, la mise en circulation du tram d’un bout à l’autre du Kirchberg. Le contrat passé ce lundi permettra également la fourniture des rames supplémentaires qui devront être mises en service lors des ouvertures plus tardives de la section Nord (gare – Cloche d’or) et de la section Sud (Luxexpo – aéroport).
Erwan Nonet
– Vidéo du tram de Saragosse (Espagne), vitrine du savoir-faire de CAF, qui inclut des portions sans caténaire (comme ce sera le cas à Luxembourg) :
– Vidéo des rames CAF à Besançon, en France (avec caténaires) :