Les attentats de Paris ont douloureusement résonné dans les institutions culturelles du Grand-Duché. Mais pour l’instant, plutôt que céder le pas à la panique, on préfère la vigilance.
À la Rockhal, à l’Atelier, à la Philharmonie, au Grand Théâtre ou dans les cinémas, les têtes restent froides. Même si les contrôles seront désormais plus précautionneux, il n’est pas encore question de transformer ces salles en halls d’aéroport.
Il n’y a pas de risque concret» d’une menace terroriste au Grand-Duché. Le Premier ministre, Xavier Bettel, l’a répété à plusieurs reprises depuis les attentats survenus à Paris vendredi. Ainsi, le plan d’alerte terroriste Vigilnat est maintenu au niveau 2. Cela signifie que «la menace terroriste qui fait l’objet de l’analyse est réelle, mais abstraite».
Concrètement, la sécurité est renforcée et les policiers (en uniforme et en civil) «sont plus présents et plus visibles dans les lieux sensibles», avance René Lindenlaub, commissaire divisionnaire et directeur de la circonscription de Luxembourg. Comme ce fut le cas mardi soir autour du stade Josy-Barthel, lors du match amical de football entre le Luxembourg et le Portugal. Ou encore aux abords des établissements scolaires français.
René Lindenlaub assure également que les policiers seront «plus présents que les années précédentes» lors du marché de Noël de la capitale, qui s’ouvre demain.
Mais puisque depuis vendredi, on sait que la culture est devenue une cible pour les terroristes, qu’en est-il des dispositifs de sécurité dans les salles de concert et les cinémas du pays?
Cette question est discutée en collaboration directe avec le ministère de la Sécurité intérieure, un portefeuille détenu par Étienne Schneider. La règle qui prévaut aujourd’hui est de ne pas modifier les pratiques déjà en cours, ce qui n’empêche personne d’accroître sa vigilance. Tant que le pays ne reçoit pas de signaux lui indiquant qu’il pourrait devenir une cible potentielle, la situation restera la même.
Mais après l’atroce tuerie du Bataclan, le monde du spectacle et de la culture sait que le temps de l’innocence est aujourd’hui derrière lui. «Après tout, ils (NDLR : les terroristes) ont raison, lance bravache Laurent Loschetter, le directeur de l’Atelier, c’est là que la vie se fait!» Et qu’elle continuera à se faire grâce à leur engagement, cela ne fait pas de doute.
Guillaume Chassaing et Erwan Nonet