Accueil | Luxembourg | Soldes : démarrage timide à Luxembourg-Ville

Soldes : démarrage timide à Luxembourg-Ville


Même si les rues ne sont pas vides, les passants sont loin d'avoir tous des sacs de courses à la main. (photo Didier Sylvestre)

Ce n’était pas l’affluence des grands jours, dimanche. Pourtant, il s’agissait bien du premier dimanche des soldes. En Grand-Rue, la fréquentation a chuté par rapport à l’an passé.

«C’est calme.» C’est le mot qui revient sans cesse dans la bouche des commerçants de la Ville-Haute en Grand-Rue. En ce premier dimanche des soldes, les magasins sont ouverts, mais on est loin de l’affluence des samedis. Et même si les rues ne sont pas vides, les passants sont loin d’avoir tous des sacs de courses à la main.

«Autant il y a eu beaucoup de monde lors des dimanches avant les fêtes, autant il n’y a vraiment personne aujourd’hui par rapport à l’année dernière. Contrairement à l’an passé, nous sommes très loin d’atteindre nos objectifs pour la journée», explique Sarah Baouz, manager à Only, un magasin de prêt-à-porter. «Il faut dire que nous avons des pré-soldes depuis mi-décembre. Alors il n’y a pas vraiment de différences pour le client entre fin décembre et aujourd’hui. On ne retrouve pas le même engouement qu’en France ou en Belgique, il n’y a pas cette même attente. D’ailleurs en France, on voit énormément de publicité sur le sujet. Ici, c’est moins le cas. Par contre, la grande braderie a énormément de succès. Là ça fonctionne, les gens sont au rendez-vous.»

Entre promotions et soldes, il n’y a finalement plus que le nom qui change et le client ne s’y trompe pas. Des offres alléchantes sont proposées toute l’année.

«C’est comme ça depuis le premier jour des soldes», lance Isabelle, manager à IKKS, pour parler de ce calme ambiant qui n’augure rien de bon. «L’année dernière, les soldes avaient débuté avant nouvel an. Cette année, la date a été validée seulement deux semaines et demie avant le début des soldes. L’Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL) nous avait annoncé longtemps à l’avance que ça serait le samedi 27 décembre 2019. Nous avons dû rapidement nous organiser.»

Les facteurs d’un démarrage «mou»

Si la responsable pense que ce mauvais timing a pu avoir un impact sur le succès des soldes, elle a bien conscience que c’est là un facteur parmi d’autres. «Tout le monde propose désormais des promotions en amont des soldes. Nous avons nous-mêmes eu des ventes privées et c’est une bonne chose puisque cela permet aux gens d’avoir des promotions sur leurs achats de Noël. Et les clients savent très bien comment nous fonctionnons : beaucoup attendent la deuxième démarque qui aura lieu dans une semaine», poursuit Isabelle.

Plus tabou, c’est souvent l’enseigne elle-même, quelle qu’elle soit, qui fait de l’ombre à ses propres magasins avec les sites de vente en ligne qui eux ne font qu’augmenter leurs ventes d’année en année. Une concurrence plus forte que les nouveaux centres commerciaux aux alentours. Toujours est-il que la baisse de fréquentation «est flagrante par rapport au premier dimanche des soldes de l’année dernière. À la même heure, nous avions 50% de passage en plus dans la boutique», souligne la responsable en regardant son ordinateur pour avoir les chiffres exacts.

Reste que les soldes touchent un public qui ne se rend pas forcément dans les mêmes boutiques le reste de l’année. «Nos clients fidèles ont déjà tout ce qu’il faut, ils vont plutôt attendre la nouvelle collection.» De façon générale, c’est la baisse de fréquentation du centre-ville qui marque les commerçants, même si la responsable d’IKKS ne se plaint pas de son chiffre de 2019 : «Il y a moins de monde en semaine, mais généralement on arrive à se rattraper le week-end. C’est sûr que ce n’est plus comme il y a dix ans, où l’on voyait beaucoup plus de passage. Les modes de consommation ont changé.»

Un chiffre d’affaires «lissé sur le week-end»

Quant à l’ouverture le dimanche ? Là encore, l’enthousiasme n’est pas celui que l’on pourrait attendre : «Cela ne fait que lisser le chiffre d’affaires sur l’ensemble du week-end, mais au final il reste le même. Cela n’apporte pas plus de clients», juge Isabelle qui n’exclut pas que «ce démarrage mou» va être rattrapé par une fréquentation en hausse dans les jours à venir.

Côté clients, l’avis est très mitigé sur cette ouverture le dimanche. Aux terrasses de certains cafés à proximité, l’avis est tranché : «Non le dimanche, c’est fait pour rester en famille», lance un père d’enfant en bas âge attablé avec d’autres pères. Mais où sont les dames ? «Dans les magasins…», grommèlent-ils. «Ça n’était pas prévu, mais elles n’ont pas su résister.»

Un groupe de trentenaires est lui beaucoup plus positif : «On travaille beaucoup en semaine, le samedi on s’écroule et… on sort le soir. Flâner dans les magasins en milieu d’après-midi le dimanche, c’est parfait. En plus il n’y a pas trop de monde. Nous n’avons même pas eu à attendre pour nous garer au Knuedler», note Berta Sanchez.

Audrey Libiez

Cloche d’or : des commerçants satisfaits

Dans le nouveau centre commercial, ce premier dimanche de soldes n’a pas attiré les mêmes foules que pour les fêtes, mais suffisamment de clients pour ravir les commerçants. Le centre commercial Cloche d’or était totalement ouvert au public : les boutiques, bien sûr, mais aussi le supermarché, le pressing, le coiffeur, les cafés et restaurants… En ce début d’après-midi, les voitures commencent à remplir le parking de quatre étages, mais on peut encore s’y garer facilement.

Dans les allées, l’ambiance est décontractée, on sent qu’après leurs emplettes les gens vont retourner à leur repos dominical. «Il y a beaucoup de mouvements, on est contents pour le moment, mais c’est différent de la semaine. Les gens viennent plus tard, en début d’après-midi, et on s’attend à un pic vers 15-16h, indique Isabelle Boule, libraire chez Ernster. Ça commence doucement, mais sûrement.» Une de ses collègues intervient : «Il y a déjà un gros trou dans le rayon calendriers et agendas.» De façon globale, les soldes ont bien démarré selon le personnel de la librairie.

Le shopping après la grasse matinée

La plupart des boutiques ont ouvert leurs portes à 9 h le matin, c’est le cas d’Etam, contrairement au magasin situé dans le quartier Gare qui n’ouvrait qu’en début d’après-midi. «C’était calme jusqu’à 11h, les gens se lèvent tard le dimanche.» Il y a certes «beaucoup de monde», mais, comme en ville, le succès n’est pas le même que pour les dimanches avant Noël, qui ont «très, très, très bien fonctionné», expliquent les vendeuses. Le samedi précédent a également connu une forte fréquentation et même si en ce jour il y a du passage, l’équipe avoue «qu’il y a un peu moins de monde que ce qu’on aurait pu penser.»

Affluence un peu plus marquée à la Cloche d'or. (photo Alain Rischard)

Affluence un peu plus marquée à la Cloche d’or. (photo Alain Rischard)

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.