Un monde fou, mais peu de sacs de boutiques en vue. Tel est le constat à l’issue du premier samedi des soldes dans les rues de Luxembourg. Ce démarrage plutôt frileux pourra être compensé jusqu’au 26 janvier, à moins que les ventes privées et autres promotions régulières aient sonné le glas des soldes traditionnels.
On se bouscule sur les trottoirs du centre-ville de Luxembourg et dans les allées de grandes enseignes de prêt-à-porter bon. Les queues s’allongent à l’entrée des parkings souterrains et les vendeuses courent dans tous les coins ranger en rayon des montagnes de vêtements essayés, mais pas achetés.
Dans les boutiques, l’ambiance est plus décontractée. «Les gens entrent, regardent, puis ressortent. Il est encore tôt, je pense qu’ils commenceront leurs achats après 16h», explique une vendeuse d’une boutique de prêt-à-porter de la Grand-Rue. Paradoxalement, à deux pas de sa boutique, la célèbre marque de luxe au monogramme – qui ne fait pas de promotion – se fait dévaliser.
Dans les rues, pas une fashionista chargée de paquets à l’horizon. Les personnes portant des sacs sont rares, hormis les porteurs de sacs monogrammés et de la chaîne suédoise de prêt-à-porter. Entre le très cher et le bon marché, les Luxembourgeois semblent hésiter.
Pré-soldes et outlet toute l’année
«Nos clientes les plus fidèles ont pu profiter de ventes privées jeudi et vendredi avant les soldes», indique une conseillère de vente d’une boutique connue pour ses mailles et ses cuirs de qualité. Un traitement confortable qui leur évite la cohue des premiers jours et expliquerait l’absence de sacs au bras du public. Ces ventes privées sont, pour les commerçants, un moyen de fidéliser les clients réguliers, d’anticiper les soldes et d’écouler la fin des stocks.
Autre explication possible, les pré-soldes pratiqués toute l’année en dehors des périodes de soldes, ainsi que les achats effectués en ligne ou dans des «outlet stores». Malgré tout, les soldes restent un moment important pour les commerçants, même si ces facteurs leur font perdre de leur impact, selon une commerçante qui souhaite rester anonyme.
«En fin de compte, c’est le porte-monnaie qui décide, pense Monique, une acheteuse. Si quelque chose me plaît, mais que le prix ou la réduction ne me convient pas, tant pis, je laisse dans le magasin.» Cathy, elle, est là «en repérage». «Je regarde les collections et les remises. Je repère les pièces qui me plaisent et j’attends la fin des soldes pour profiter de meilleures démarques pour mes les offrir. Je ne devrais pas le dire, mais ça marche !», révèle la jeune femme qui peut ainsi s’acheter des pièces coûteuses dans ses boutiques préférées.
Sophie Kieffer