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« Pour ne pas oublier Yasmine »


La foule a marché silencieusement, mercredi, sur la route de Luxembourg à Dippach. (photo DR)

La marche silencieuse en la mémoire de Yasmine Grisius, policière tuée dans ses fonctions le 5 juin, a réuni plus de 150 personnes à Dippach, mercredi. Une foule composée de la famille, d’amis, d’habitants et de collègues.

Le lendemain de la mort de Yasmine Grisius, ce policier s’en souvient encore, « un silence lourd régnait dans les équipes. C’était une nouvelle brutale, une tristesse que je n’arriverais pas à vous décrire ». Il n’y a pas d’âge pour mourir. Mais 38 ans, maman de deux enfants… Comment trouver les mots?

Plus de 150 personnes se sont rassemblées mercredi, à Dippach, pour une marche silencieuse de quelques minutes. Une éternité, quand on repense à la violence de la nuit du 4 au 5 juin. Un contrôle de véhicule qui dure, une voiture qui arrive trop vite derrière, un chauffeur qui avait trop bu. « Yasmine a perdu la vie en faisant son métier », constate froidement un autre policier.

Visages fermés, les policiers ont tenté de contenir leur émotion. (photo LQ)

Visages fermés, les policiers ont tenté de contenir leur émotion. (photo LQ)

Dans la foule, on a pu retrouver des amis, de la famille et des collègues de Yasmine. « Nous étions dans la même promotion, explique Christian Pierret, représentant du syndicat SNPGL. Tout le monde aimait travailler avec Yasmine, parce qu’elle aimait son métier. Après 20 ans de service, c’était une policière expérimentée .» Hélas, comme pour les 1 800 policiers du Grand-Duché, le risque zéro n’existe pas. « Cet accident nous a brutalement rappelé la réalité de notre fonction, poursuit Christian Pierret . Nous ne travaillons pas derrière une porte. Nous sommes sur le terrain, avec les risques que cela comporte .»

Le silence face à l’absurdité

Malgré toutes les explications que l’on peut tenter de donner, la vérité est qu’il n’y en a pas. Tous les participants de la manifestation semblaient abattus hier, seuls avec leur questions. « Nous sommes venus en direct du chantier , précisent deux ouvriers en bleu de travail. La policière était un visage relativement connu dans différents secteurs du sud du Luxembourg. Nous, on la voyait toujours à Rodange. »

Un brassard, une famille : la police. (photo LQ)

Un brassard, une famille : la police. (photo LQ)

Beaucoup de personnes, simples citoyens comme ces deux travailleurs, auraient aimé grossir les rangs de la manifestation. Un mercredi, à 14 h, beaucoup de gens travaillent. C’est que l’axe de la route de Luxembourg, à Dippach, ne pouvait pas rester bloqué trop tard.

Les policiers ont posé des fleurs à l’endroit précis du contrôle qui a mal tourné. Aujourd’hui, ne restent plus que des traces de peintures. « Cette marche, c’est pour ne pas oublier Yasmine , conclut Christian Pierret. C’est un message aux politiques comme au parquet (NDLR : au procureur). L’alcool au volant tue, restons fermes.»

Hubert Gamelon

Lire aussi : L’hommage de la police à Yasmine Grisius [diaporama]

Moment de silence total, lors du dépôt de fleurs. (photo LQ)

Moment de silence total, lors du dépôt de fleurs. (photo LQ)

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