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Post : un relais-colis à la frontière


Avec cette nouvelle box située à la frontière avec Audun-le-Tiche, Post espère séduire les jeunes actifs frontaliers. (photo Hubert Gamelon)

Post ouvre une nouvelle station PackUp, à la station Esso des Terres Rouges. Les travailleurs frontaliers sont notamment visés.

Non, ce n’est pas un nouveau système de lavage auto. Juste à côté des pompes à essence, on aurait pu le croire… L’imposante structure est en fait une station PackUp de la Poste. Depuis début janvier, à Esch-sur-Alzette, les habitués de la station Esso des Terres Rouges peuvent retirer des colis quand bon leur semble. «À n’importe quelle heure, n’importe quel jour», explique une responsable de la communication de Post. Le système n’est pas nouveau. Lancées en 2015, les stations PackUp connaissent un franc succès. «Fin 2015, le pays comptait 36 stations, poursuit la responsable. Début 2017, nous en sommes à 70 unités.»

Le fonctionnement est simple. L’usager s’inscrit sur internet (www.eservices.lu) à la station PackUp de son choix. Lors de ses achats en ligne, l’usager indique le code postal du point de retrait. Quand le colis a été déposé, il reçoit un SMS d’alerte : il peut alors retirer le colis quand il veut, grâce à un simple code. «La station choisie n’est pas obligatoirement la plus proche de votre lieu de domicile. Bien souvent, les usagers choisissent une station proche du travail.» La station des Terres Rouges étant à la frontière avec Audun-le-Tiche, Post peut espérer conquérir le cœur des frontaliers : le service leur est ouvert autant qu’aux résidents.

Tout pour éviter l’attente au guichet

Les stations PackUp font partie d’un vaste plan de promotion du «self-service». «Apporter plus de flexibilité au client : c’est l’axe sur lequel nous travaillons depuis 2012», précise le groupe Post. Qui a même mis en place un système «PackUp import», pour parer au problème des sites internet qui ne livrent pas au Luxembourg.

La dernière nouveauté ? «PackUp home», lancé il y a trois mois. Via le même système d’inscription en ligne, l’usager peut se faire livrer un colis chez lui, même en son absence. Il définit un point d’accès privé parmi une liste déterminée : porte d’entrée, local à poubelles, terrasses, abris de jardin, boîte à colis. Le facteur laisse le colis à l’endroit voulu (service interdit pour les recommandés). Encore une fois, on voit que l’enjeu est d’éviter le passage par un bureau de poste. «Nous multiplions également les services décentralisés, comme avec notre réseau partenaire des hypermarchés Cactus», insiste Post. Toutes les opérations classiques d’affranchissement et de réception deviennent alors un jeu d’enfant : proximité, rapidité.

Les stations PackUp sont appelées à se multiplier. Post souhaite en avoir une centaine dans tout le pays d’ici la fin de l’année 2017.

Hubert Gamelon

Syndicat : un regard mitigé

Le syndicat des facteurs de chez Post (Bréifdréieschgewerkschaft) porte un regard en demi-teinte sur la stratégie de «self-service» du groupe. «Les stations PackUp rencontrent un énorme succès, commente Raymond Juchem, le président du syndicat. Le concept explose, on le voit chaque mois avec l’augmentation des inscrits sur internet. Maintenant, n’oublions pas que 35 bureaux de poste ont fermé l’an dernier.»

Le self-service entraîne-t-il des suppressions d’emplois ? «Je ne fais pas un lien direct comme ça…», glisse Raymond Juchem. D’ailleurs, le groupe Post est devenu le premier employeur du pays avec 4 300 salariés – «dont beaucoup de statuts précaires recrutés hors de la fonction publique» – en même temps qu’il lançait cette stratégie. «Je pense que PackUp est un bon outil pour désengorger les bureaux de Post. Mais pas pour les fermer !»

Concrètement, l’impact du self-service est double : d’un côté, les box remplacent indéniablement des employés derrière le guichet. De l’autre, l’activité des colis poursuit son expansion chez Post, les achats sur internet se généralisant. Bref, le groupe s’adapte au marché. «Pour le moment, une grande partie des employés est reclassée en interne quand un bureau ferme», admet Raymond Juchem. Mais jusqu’à quand ? C’est finalement cela, la vraie question.

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