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Pole dance à Differdange : de l’art en barre


Deux fois par semaine, une trentaine de filles se retrouvent à Differdange pour peaufiner l'art de s'enlacer autour d'une barre, d'un cerceau ou d'un bout de tissu. (Photo Alain Rischard)

La pole dance séduit un nombre croissant de danseuses. Loin des bars glauques, rencontre avec des sportives qui ont un sacré caractère.

Elles s’appellent «Mesdemoiselles» Daphy, Rosalie, Lise ou encore Carla. Autant de noms d’emprunt pour garder l’anonymat. « La pole dance a une réputation sulfureuse, confie Mademoiselle Daphy. Nous la vivons comme une discipline sportive et artistique, mais les clichés sont bien ancrés. »

«La pole», comme elles disent, est leur passion. Deux fois par semaine, une trentaine de filles se retrouvent à Differdange pour peaufiner l’art de s’enlacer autour d’une barre, d’un cerceau ou d’un bout de tissu. Le pas est léger, la démarche lascive, la façon de s’agripper féline. C’est un opéra rock qui se joue en quelques minutes, le temps d’un Smells Like Teen Spirit ardent, sommet d’une danse mystique, Nirvana de la grâce.

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Il faut bien l’avouer : en deux ou trois «spins» (rotation sur la barre), ces filles renversent la tête du premier mâle venu. « La pole est une question de rapport avec son corps, explique Mademoiselle Lise. On se porte soi-même. En tant que femme, j’y vois l’expression de mon indépendance. » « Il faut être dévêtue pour évoluer sur la barre, enchaîne Mademoiselle Daphy. Le contact avec la peau nous retient. Évidemment, lors des premiers cours, ce n’est pas facile de se mettre à découvert. Aujourd’hui ça ne me fait plus rien. » Et d’enlever son haut en un geste rapide…

Sensuelle et physique

Cette sensualité latente ne doit pas éclipser la polyvalence de la pole dance. Il s’agit bien d’une discipline à part avec ses stars, ses bouquins d’entraînement et ses tendances. « On est une équipe soudée à Differdange, raconte Mademoiselle Rosalie. Mon mur Facebook est consacré à la pole ! Quand l’une d’entre nous arrive à placer une figure, on se dit : À moi d’y arriver aussi ! »

Toutes les filles parlent d’un sport exigeant, « un défi que l’on se lance à chaque entraînement, décrit Mademoiselle Lise. Tous les muscles du corps travaillent, on termine souvent avec des bleus. » Mademoiselle Daphy, blonde tonique, assure carrément qu’elle n’a jamais connu un sport aussi physique ! « J’ai pourtant fait des arts martiaux et même du dressage canin de gros chiens… »

Surtout, la pole s’inscrit dans un ensemble de «disciplines aériennes» où tous les talents s’expriment. Une fille moins à l’aise sur la barre pourra choisir le cerceau ou le «hamac». Rien à voir avec celui que vous avez dans le jardin. La toile permet de jouer suspendue, puis de se lover pour mieux se dévoiler. Cela demande plus d’abdos que de s’y installer confortablement ! « La barre se rapproche plutôt de la gym, le cerceau et le hamac plutôt des arts du cirque, analyse Mademoiselle Lise. Enfin, tout cela dépend d’une approche personnelle. »

Bien dans sa tête, dans son corps

Au fait, comment en arrive-t-on à pousser la porte d’un club de pole dance ? On a bien compris : la version sportive se déroule loin des néons roses des bars louches. Mais tout de même… « Chacune a son histoire, sourit Mademoiselle Daphy. J’ai commencé en 2013 avec une offre découverte. La directrice du centre de Differdange m’avait dit : Toi tu as déjà fait de la pole, ça se voit. En fait non, mais ça m’a donné envie de persévérer ! »

D’autres filles s’inscrivent par le biais de la danse classique. D’autres, enfin, découvrent la pole lors d’enterrements de vie de jeune fille. « C’est fréquent », note Mademoiselle Daphy. Mais la plaisanterie devient vite sérieuse quand les participantes comprennent les atouts de la pole dance : se sentir bien dans son corps, dans sa tête, stimuler sa créativité à tout instant.

Finalement, la pole n’est jamais qu’une barre sur laquelle des centaines de figures sont possibles. « Ça nous arrive de faire des happenings dans la rue, juste pour s’amuser », lâche Mademoiselle Rosalie. La dernière séance de «street pole dance» s’est déroulée à une fête foraine. Les manèges à côté pouvaient tourner, tourner… plus personne ne devait les regarder.

Hubert Gamelon

poleaerialart.com
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Gala en juin

Les pole danseuses de Differdange se produiront sur la scène de l’Artikuss de Soleuvre, samedi 11 juin, à 20h. Cinq autres écoles seront présentes, de France, de Belgique et d’Allemagne.
Au total, les danseuses assureront plus de 3 heures 30 de spectacle ! Le show promet d’être élégant et grandiose. C’est d’ailleurs le fournisseur Lupit, Rolls-Royce des barres de pole dance, qui sponsorisera l’évènement…
Le public découvrira deux grands noms de la pole dance : l’Allemande Nadine Rebel et la Française Marion Crampe.

Artikuss – Soleuvre. Samedi 11 juin, 20h. Tarif: 20 euros.

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