Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Collectionneurs puristes et amateurs de figurines se sont rassemblés, ce week-end, à l’occasion de la 10e édition de la manifestation LuxPlaymoDays. Un énorme succès populaire.
Les figurines et leurs univers fictifs –mais finalement très proches de la réalité– ont marqué toute une génération et continuent de fasciner de nombreux collectionneurs. De «grands enfants» qui ont connu l’arrivée des figurines Playmobil au cours des années 1970, mais également une population bien plus hétéroclite ont célébré la grand-messe des LuxPlaymoDays durant le week-end.
Plus de 3000 personnes ont en effet trouvé le chemin de la salle des fêtes de Clemency, entre l’inauguration officielle de vendredi et la journée de clôture de dimanche. Et force est de constater que l’évènement fait la fierté de la commune de Käerjeng, les échevins Josée-Anne Siebenaler-Thill et Jeannot Jeanpaul et certains membres du conseil communal ayant marqué de leur présence l’ouverture de cette 10 e édition de l’évènement.
De vrais passionnés, mais pas seulement
Excusé, le bourgmestre Michel Wolter aura certainement béni la manifestation depuis son lieu de vacances. Car celle-ci dispose d’un pouvoir d’attraction assez exceptionnel, les exposants venant de toute l’Europe : du Luxembourg bien entendu, mais également de Belgique, d’Allemagne, de France, des Pays-Bas, ou encore d’Espagne. La passion que suscite la marque allemande Playmobil ne connaît en effet pas de frontières, les figurines faisant indéniablement partie des jouets qui se sont exportés à l’international. Soit une véritable success story, à l’instar de la marque danoise Lego, par exemple.
Une casbah version Playmobil intrigue un visiteur.
Instigateur de l’évènement, le président de l’ASBL Playmo-Frënn, Claude Hengel, se veut catégorique : « Toutes les couches sociales de la population et tous les âges sont représentés parmi les visiteurs », souligne-t-il, une barquette de frites-mayo à la main.
Une véritable drogue addictive
Avant de préciser : « Certains sont de vrais passionnés, d’autres de simples curieux. Cela va du père de famille accompagné de ses enfants au fonctionnaire en costard-cravate, en passant par le rockeur qui arrive en Harley-Davidson. Nous voyons de tout ici », ajoute Claude Hengel, ouvrier au service de la commune de Käerjeng durant la semaine. Lui-même est un mordu de Playmobil, malgré ses 49 ans. Il en parle comme l’on évoquerait une véritable addiction, à l’instar d’une puissante drogue : « Je suis tombé dedans à cause de mes enfants, il y a 17 ans », avoue-t-il. Et impossible pour lui de s’en défaire depuis, d’autant plus qu’il est parti quelques années plus tard visiter une exposition du côté de Spire en Allemagne, à l’occasion des 30 ans de la marque.
Quand Playmobil reconstitue les grandes batailles de l’histoire, ses figurines peuvent devenir belliqueuses!
Une dose supplémentaire qui l’a rendu accro à vie. Cela dit, il constate une sensible évolution de son rapport aux figurines et à leurs univers : « De simples jouets, les Playmobil sont devenus pour moi des objets de collection », souligne-t-il encore.
Bref, l’organisateur de LuxPlaymoDays a pris du galon et est passé au statut supérieur. Impossible désormais pour lui d’entamer la moindre cure de désintoxication, car le sevrage serait trop pénible et douloureux. Claude Hengel compte bien assouvir sa passion jusqu’au bout !
Claude Damiani
Playmo-Frënn à la baguette
On retrouve à l’origine de cet évènement devenu incontournable quelques couples d’amis qui se sont lancés dans l’aventure en 2006. Après une première édition de LuxPlaymoDays couronnée de succès, il s’est avéré inévitable pour cette poignée de passionnés de créer une association l’année suivante sous la forme d’une ASBL, baptisée Playmo-Frënn (les amis de Playmobil). Elle compte, à l’heure actuelle, une vingtaine de membres actifs.
Une success-story à l’allemande
Playmobil est une marque de jouets allemande créée en 1974 par Hans Beck pour son patron Horst Brandstätter. Dès 1972, un brevet est déposé pour la célèbre figurine de 7,5 cm. Les premières voient le jour en 1974 avec l’Indien, le chevalier et l’ouvrier. L’égalité des sexes est à l’honneur en 1976 avec l’arrivée des figurines féminines. Les enfants et les bébés verront le jour les années suivantes. Mais Playmobil est avant tout un énorme business avec 2,7 milliards de figurines vendues en 2014 et un chiffre d’affaires global de 595 millions pour le groupe Brandstätter (535 millions d’euros uniquement pour Playmobil), pour la même année.
« M’évader du quotidien et plonger dans le rêve »
Si les nombreux visiteurs des LuxPlaymoDays étaient animés de motivations différentes, tous ont loué l’inventivité des exposants, à même de leur faire oublier leur train-train quotidien.
La localité de Clemency s’est plongée dans des univers artificiels
le temps d’un week-end.
Rencontrées au détour d’une allée de la salle des fêtes de Clemency, Elisabeth et Sophie, deux quadragénaires de Thionville, expliquent être venues pour se plonger dans des mondes fantaisistes et renouer, par la même occasion, avec leur enfance. « Nous sommes copines depuis des années et au lieu de jouer aux poupées Barbie, nous préférions largement passer notre temps libre avec nos figurines Playmobil », expliquent-elles.
Les troupes de Napoléon à la conquête de la Russie d’Alexandre Ier.
D’ailleurs, les commandes passées au père Noël par les deux amies allaient systématiquement dans ce sens : « Cow-boys, pirates, fermières et leurs univers qui correspondaient, nous les avions tous! », plaisantent-elles. Une passion qui n’était cependant pas forcément du goût de leurs parents. « Ils se sont ruinés à cause de nos caprices. Ils auraient pu acheter une maison avec tout l’argent investi dans Playmobil au fil des années », rigolent-elles encore.
Dénicher la perle rare pour sa collection
De leur côté, Emma et Thierry sont venus en connaisseurs de la proche Belgique, la ville de Messancy étant située à seulement cinq kilomètres. En collectionneurs avertis, ils sont venus pour tenter de dénicher la perle rare. « Nous parcourons toutes les expos du genre, afin de compléter notre collection », déclarent-ils. Le couple est en effet à la recherche désespérée de nouveaux animaux de ferme pour parfaire « une énorme exploitation agricole installée dans leur grenier ».
Avec tous les stands présents, il est pratiquement certain que le couple trouvera son bonheur. Si d’aventure cela n’était pas le cas, « il reste le net et tous ses marchés parallèles », précisent Emma et Thierry.
Un peu plus loin, Marco, de Pétange, flâne dans les allées. Lui n’est là ni pour mettre sa collection à jour ni pour replonger en enfance. Mais tout simplement pour « (s’)évader du quotidien et rêver un peu », sa grand-mère venant de décéder au Portugal. Et force est de constater que les paradis artificiels de Playmobil l’aident à atteindre cet objectif… Bref, si les motivations sont différentes, l’engouement, lui, était véritablement général.
Les univers Playmobil enchantent petits et grands par le nombre incalculable de leurs détails.
C. D.
